Mali : le gouvernement de transition fixe une date pour le référendum sur la Constitution

Le gouvernement de transition malien a annoncé le 5 mai la date, souvent reportée, du tant attendu référendum sur la nouvelle Constitution. Ce jalon important vers un retour des civils à la tête du Mali - confronté au djihadisme et à une crise profonde - devrait se tenir le 18 juin.

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Le colonel Assimi Goïta

Le colonel Assimi Goïta chef du gouvernement provisoire du Mali le 22 août 2022 à Bamako.

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Le référendum était initialement prévu le 19 mars mais avait été repoussé sans qu'une autre date ait été donnée. Ce sera finalement le 18 juin 2023.

"Le collège électoral est convoqué le dimanche 18 juin 2023 sur toute l'étendue du territoire national et dans les missions diplomatiques et consulaires de la République du Mali à l'effet de se prononcer sur le projet de Constitution", indique un décret lu à la télévision nationale par le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga.

Les membres des forces de sécurité voteront par anticipation le 11 juin, est-il précisé.

Ce référendum est la première étape validée par le vote d'un calendrier de consultations et de réformes communiqué par les colonels eux-mêmes. Il doit aboutir à des élections en février 2024 en vue d'un retour des civils aux affaires.

En reportant le référendum, les militaires arrivés au pouvoir par la force en août 2020 ont manqué à une première échéance significative et nourri le doute quant au respect de l'intégralité du calendrier.

La gouvernement de transition a minimisé ce retard et assuré qu'il respecterait ses engagements.

"Les électeurs auront à répondre par oui ou par non à la question suivante, je cite : Approuvez-vous le projet de Constitution ?, fin de citation", a déclaré le porte-parole.

La date butoir reste la date que nous avons pu négocier avec la Cédéao.

Colonel Maïga

Les électeurs auront le choix entre un bulletin blanc pour le oui et rouge pour le non, stipule le décret.

La campagne s'ouvrira le 2 juin à 00H00 (locales et GMT) et s'arrêtera le 16 juin à minuit.

"La date butoir reste la date que nous avons pu négocier avec la Cédéao (la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest) et le chef de l'État tient fermement au respect de cette date" de 2024, avait dit le colonel Maïga en officialisant le report du référendum en mars.

Le calendrier élaboré par la junte et l'engagement pris par elle de céder la place en mars 2024 après des élections en février avaient convaincu la Cédéao en juillet 2022 de lever un lourd régime de sanctions commerciales et financières infligé au Mali.

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La Cédéao, confrontée depuis le premier putsch des colonels maliens en août 2020 à une série de coups de force dans la sous-région, avait pris ces mesures de rétorsion en janvier 2022 quand les militaires envisageaient de sa maintenir jusqu'à cinq ans.

La gouvernement de transition a justifié le report du référendum par le temps nécessaire à l'installation sur le territoire des représentations de l'organe de gestion des élections et par la volonté de vulgariser le texte constitutionnel.

Cette Constitution est un élément clé du vaste chantier de réformes invoqué par les militaires pour justifier de continuer à gouverner jusqu'en 2024.

Le projet renforce notablement le pouvoir du président. Dans la nouvelle Constitution, c'est le président qui "détermine la politique de la Nation", et non plus le gouvernement; le président nomme le Premier ministre et les ministres et met fin à leurs fonctions. Le président peut dissoudre l'Assemblée nationale.

Le Mali est en proie depuis 2012 à la propagation djihadiste et aux violences de toutes sortes. La junte a poussé vers la sortie les soldats français en 2022 dans un climat de grande acrimonie et s'est tournée militairement et politiquement vers la Russie.

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