Mali : le "oui" massif au référendum validé par le Conseil constitutionnel

Le Conseil constitutionnel malien a entériné, vendredi 21 juillet la victoire massive du "oui", avec 96,91% des voix, au référendum pour une nouvelle Constitution. Le vote constitue un plébiscite en faveur des militaires au pouvoir depuis 2020 dans un pays confronté au djihadisme et à une profonde crise multidimensionnelle.

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Des Maliens vivant en Côte d'Ivoire se rassemblent dans un bureau de vote avant de voter sur un nouveau projet de constitution malienne, à Abidjan, le dimanche 18 juin 2023.

Des Maliens vivant en Côte d'Ivoire se rassemblent pour voter sur le nouveau projet de constitution malienne, à Abidjan, le 18 juin 2023.

Diomande Ble Blonde (AP)
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Le taux de participation global s'élève à 38,23%, selon la juridiction suprême qui a rejeté l'ensemble des recours.

La participation est traditionnellement faible au Mali. Mais le vote, qui a eu lieu le 18 juin, a été entravé dans de nombreuses localités du centre et du nord, soit par la crainte des attaques djihadistes, soit par des désaccords politiques. La Cour constitutionnelle a indiqué qu'elle n'avait pas comptabilisé le vote dans certaines localités, sans donner plus de précisions. Le scrutin a été émaillé d'incidents et d'irrégularités, selon des observateurs et des opposants à la réforme.

Les détracteurs du projet le décrivent comme taillé sur mesure pour un maintien des colonels au pouvoir au-delà de la présidentielle prévue en février 2024. Ce, malgré leur engagement initial à rétrocéder la place aux civils après les élections.

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Premier scrutin depuis 2020

La nouvelle Constitution renforce les pouvoirs du président et fait la part belle aux forces armées. Elle met aussi en exergue la "souveraineté", mantra de la junte depuis son avènement puis la rupture avec l'ancienne puissance dominante française et le pivotement vers la Russie.

Le référendum constitue une importante étape sur le chemin censé aboutir, en mars 2024, à un retour des civils à la tête du pays. Il s’agissait du premier scrutin depuis que les militaires ont pris le pouvoir par la force en août 2020 et qu'ils exercent depuis quasiment sans partage.

Le référendum matérialisait un calendrier de réformes et de consultations prévues jusqu'à la présidentielle. Il était scruté attentivement pour les indications qu'il pouvait livrer sur le soutien de la population à la junte et à son chef, le réputé populaire colonel Assimi Goïta, ainsi que sur la situation intérieure.