Mali: le pouvoir militaire suspend "jusqu'à nouvel ordre" les activités des partis politiques

"Sont suspendus jusqu'à nouvel ordre pour raison d'ordre public les activités des partis politiques sur toute l'étendue du territoire national", indique un décret signé par le chef de la junte malienne et lu à la radiotélévision nationale.

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ASIMI GOITA

Assimi Goita rencontre des envoyés de la Cédéao, le 5 avril 2022. (AP Photo, File)

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Le pouvoir militaire au Mali a annoncé mercredi 7 mai suspendre "jusqu'à nouvel ordre pour raison d'ordre public" les activités des partis et des "associations à caractère politique", selon un décret signé par le chef de l'Etat, le général Assimi Goïta.

La mesure de suspension s'applique aux activités des associations à caractère politique.

Cette nouvelle restriction à toute expression d'opposition sous la junte intervient alors qu'une coalition de partis politiques a appelé à manifester vendredi contre leur possible dissolution et en faveur d'un retour à l'ordre constitutionnel.

"La mesure de suspension s'applique aux activités des associations à caractère politique et aux activités de toute autre organisation se réclamant d'un caractère politique", poursuit le décret. 

Cette mesure constitue un nouvel acte de répression des voix dissidentes et de réduction de l'espace civique dans ce pays d'Afrique de l'Ouest dirigé par des militaires depuis deux coups d'Etat, en 2020 et en 2021.

Le 30 avril, les autorités avaient annoncé l'abrogation de la loi encadrant le fonctionnement des partis politiques, une décision interprétée par des juristes comme une étape vers leur dissolution.

Craignant leur dissolution, une coalition d'une centaine de partis s'est formée pour "exiger la fin effective de la transition politico-militaire au plus tard le 31 décembre 2025" et appeler "à la mise en place d'un calendrier de retour rapide à l'ordre constitutionnel".

Cette nouvelle coalition a déjà réussi à mobiliser plusieurs centaines de personnes lors d'une manifestation samedi dernier à Bamako. Un acte de protestation rare depuis l'arrivée au pouvoir de la junte.

En 2024, les autorités maliennes avaient déjà suspendu les activités des partis politiques pendant trois mois.