Une énorme déflagration, un pan de mur entier soufflé : le quartier général de la force conjointe du G5 Sahel à Mopti, dans le centre du pays était la cible. Cette force lancée l'an dernier pour stabiliser la sous-région est soutenue par la France.
Le bilan de l'attaque fait état de 3 morts, 2 soldats et 1 civil. Les témoins parlent de 6 assaillants, des hommes qui s'exprimaient en langue peul et bambara - 2 auraient été tués et 4 arrêtés.
Le QG de la force conjointe du G5 Sahel, lancée en 2017, vient de connaître sa première attaque terroriste depuis sa création. "Aujourd'hui les terroristes l'ont rappelé, ils peuvent frapper où ils veulent et quand ils veulent, même ici à Mopti qui est un peu le fer de lance du système de sécurité malien. Toutes les composantes militaires sont déployées dans cette ville," explique le journaliste Anthony Fouchard.
L'attentat-suicide a été revendiqué par la principale alliance de groupes djihadistes au Sahel, un groupe lourdement armé qui s'attaque a la force conjointe, à l'avant-veille du sommet de l'union africaine à Nouakchott, en Mauritanie. "La stratégie africaine visant à régler les conflits sans recourir aux armes peine à s'affirmer. Les foyers de tension persistent en Libye, au Mali et en Centrafrique, notamment, et ce malgré le fait que le sommet de Nouakchott intervienne dans un contexte de relative accalmie," explique Ismael CH Sidiya, expert sur la sécurité en Afrique.
Nouakchott où le chef de l'Etat français rencontrera lundi ses 5 homologues africains, membres de l'organisation régionale. En marge du sommet de Nouakchott, le président français Emmanuel Macron et ses homologues du G5 Sahel devraient évoquer le financement de la force conjointe antidjihadiste, sa principale fragilité.