Fil d'Ariane
L'armée malienne et ses alliés russes ont subi un gros revers et de lourdes pertes samedi lors de combats contre les séparatistes dans le Nord du Mali. Un porte-parole des séparatistes et une source humanitaire l'ont indiqué à l'AFP ce 27 juillet, mais la situation est très difficile dans la région de Kidal depuis plusieurs mois.
Photo non datée fournie par l'armée française montrant des mercernaires russes embarquant sur un hélicoptère dans le nord du Mali.
Des combats, d'une ampleur inédite depuis des mois, ont éclaté le 25 juillet entre armée et séparatistes dans la localité de Tinzaouatene, près de la frontière avec l'Algérie, après que l'armée a annoncé avoir pris le contrôle de In-Afarak, un carrefour commercial situé à 122 km au nord-ouest de Tessalit, dans la région de Kidal.
Mali - Région de Tinzaouatene.
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Le nouveau gouvernement installé en 2020 a fait de la reconquête du territoire national une de ses priorités. Les groupes armés séparatistes ont perdu depuis la fin 2023 le contrôle de plusieurs localités du Nord après une offensive de l'armée malienne qui a culminé par la prise de Kidal, bastion de la revendication indépendantiste et enjeu de souveraineté majeur pour l'État central.
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"Les combattants de l'Azawad contrôlent la situation à Tinzaouatene et plus au sud dans la région de Kidal. Les mercenaires russes et les Forces armées maliennes (Famas) ont fui. D'autres se sont rendus", a affirmé à l'AFP Mohamed Elmaouloud Ramadane, porte-parole d'une alliance de groupes armés séparatistes à dominante touareg (CSP-DPA), transmettant des vidéos où gisent de nombreux cadavres de l'armée malienne et de leurs alliés.
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"Les affrontements ont recommencé ce samedi [27 juillet] à Zakak sur la route de Kidal entre les rebelles du CSP et les militaires de Wagner et maliens", a aussi indiqué une source humanitaire dans le nord. "Tout ce que je peux dire c'est que ce samedi, les forces armées maliennes continuent à défendre l'intégrité territoriale dans la région de Kidal", a pour sa part réagi une source militaire malienne.
L'armée malienne a par ailleurs communiqué sur un "atterrissage d'urgence" d'un hélicoptère après avoir rencontré "des difficultés", sans faire de victimes. Selon un porte-parole du CSP, ce sont les séparatistes qui ont "touché un hélicoptère" qui a fini par s'écraser.
"L'armée malienne a reculé", a déclaré à l'AFP un élu local qui évoque au moins 17 morts dans un bilan provisoire. "Les gens du CSP sont toujours à Tinzaouatene. L'armée et Wagner n'y sont plus", a-t-il précisé, ajoutant que les combats du jour avait eu lieu plus au sud, vers Abeïbara.
Un ancien travailleur de la mission de l'ONU à Kidal parle "d'au moins 15 combattants de Wagner tués et arrêtés après trois jours de combats". "Les rebelles du CSP ont pris l'avantage dans ce qui s'est passé à Tinzaouatene. (...) Il y a des renforts Famas qui ont quitté Kidal pour la frontière entre le Mali et l'Algérie. On a vu aussi dans le ciel des avions", a-t-il ajouté.
Un cadre du mouvement séparatiste, Mossa Ag Inzoma, assure qu'il y a eu des "dizaines et dizaines de Wagner et Famas tués et prisonniers".
L'offensive dans le nord du pays a donné lieu à de nombreuses allégations d'exactions commises à l'encontre de la population civile par les forces maliennes et leurs alliés russes depuis 2022, que les autorités maliennes démentent.
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