Mali : les corps des deux journalistes français rapatriés

Les corps de Ghislaine Dupont et Claude Verlon sont arrivés ce mardi 5 novembre à l'aube à Roissy, en France. A l'écart des caméras et sans faire de déclaration, lors d'une cérémonie privée qui a pris fin vers 08H15, François Hollande était aussi présent pour, selon l'Elysée, "accompagner" les familles "dans leur douleur". Tués par balles alors qu'ils venaient d'interviewer un responsable touareg à Kidal, les deux journalistes français de Radio France Internationale (RFI) avaient été rapatriés dimanche soir à Bamako à bord d'un avion militaire français, tandis que les opérations se poursuivent pour retrouver les assassins.                   
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Mali : les corps des deux journalistes français rapatriés
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Emotion et détermination au Mali "Nous ferons tout pour retrouver les coupables, a-t-il déclaré. Aujourd'hui même, nous avons ouvert une enquête judiciaire sur ces assassinats et, ce soir, des enquêteurs français sont attendus ici pour travailler main dans la main avec leurs collègues maliens," a déclaré ce lundi le président malaien Ibrahim Boubacar Keït. "RFI, dans notre pays, a non seulement des auditeurs, mais des membres d'une même famille", a-t-il ajouté, en larmes. Il assistera ce lundi soir à une cérémonie en l'honneur des deux journalistes pour "s'incliner sur (leurs) dépouilles" et les décorera à titre posthume au nom du Mali. Le président malien a aussi reçu la direction de Radio France Internationale (RFI) et s'est notamment entretenu avec Marie-Christine Saragosse, la présidente du groupe France Médias Monde, dont RFI fait partie. Celle-ci a ensuite rencontré le Premier ministre Oumar Tatam Ly, avant de suivre la marche organisée à Bamako par les journalistes maliens à la mémoire de leurs deux confrères français, puis d'assister à la cérémonie officielle. Kidal, zone de non-droit A plus de 1500 kilomètres au nord-est de Bamako, "Kidal échappe aujourd'hui à notre contrôle ; nos forces de sécurité sont confinées, l'arme au pied," a déclaré le président malien. De fait, Kidal reste une zone de non-droit ouverte aux groupes armés de toute sorte : "La situation est telle, a déclaré le ministre malien de la Défense Soumeylou Boubèye Maïga, que toutes les infiltrations sont possibles." Toutes, dont celles d'islamistes armés liés à Al-Qaïda, qui avaient occupé la ville et tout le nord du Mali pendant plusieurs mois en 2012, avant de fuir l'intervention de l'armée française en janvier 2013. Ambéry Ag Rhissa, du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg), que les journalistes venaient d'interviewer et qui a assisté à l'enlèvement, affirme que les agresseurs parlaient tamashek, la langue des Touareg.                         Zones d'ombre                                     De nombreuses zones d'ombre demeurent sur les causes et les circonstances de la mort des deux professionnels aguerris du reportage, enlevés en plein jour. Selon le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, des opérations lancées dimanche sont toujours en cours pour identifier un certain nombre de personnes dans des campements et retrouver les tueurs. "A l'heure actuelle, on n'a pas de certitude sur qui a commis cet assassinat, mais tout sera fait pour les retrouver, les punir, les châtier", a assuré M. Fabius depuis Paris.                   "Il va sans doute falloir renforcer encore la présence militaire pour faire reculer le terrorisme", a affirmé lundi la porte-parole du gouvernement français, Najat Vallaud-Belkacem face à la détérioration de la sécurité dans le nord du Mali, théâtre ces dernières semaines d'attentats jihadistes meurtriers. De son côté, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a indiqué que les militaires français disposent "d'indications permettant de remonter la trace" des assassins.
04.11.2013Récit de Rémy Vincent
La traque des tueurs de Kidal
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