Au Mali, contre toute attente, la réforme du code électoral a été votée très rapidement à l'Assemblée nationale. 78 voix pour et 28 contre. Son adoption à une grande majorité laisse à priori peu de place à la contestation. Mais l'opposition, furieuse, dénonce une loi qui va aggraver la situation sécuritaire du pays. Les explications de notre correspondant à Bamako, Anthony Fouchard.
Les députés maliens ont voté vendredi 9 septembre un nouveau code électoral qui porte la caution exigée des candidats pour participer au scrutin présidentiel à 25 millions de FCFA (plus de 38 000 euros), soit deux fois et demie le montant initial, a appris samedi 10 septembre l'AFP de sources parlementaires.
Le nouveau code autorise également l'organisation d'élections locales "décalées". "Si, à cause de la crise dans le Nord, on ne peut pas organiser des élections dans certaines circonscriptions, on les organise d'abord là où c'est possible", a expliqué Aboulkassoum Touré, un élu de la majorité.
L'un des chefs de l'opposition, Madani Traoré, secrétaire général de l'Union pour la république et la démocratie (URD) y voit un risque pour l'unité du pays. Sur TV5MONDE, il affirme : "si on organise des élections au sud et pas au nord, cela va accentuer le repli identitaire. Les "sudistes" vont avoir leur conseil, les "nordistes" aussi. La partition du pays est en marche."
Le Mali doit organiser le 20 novembre 2016 des élections municipales. Ces élections auraient dû se tenir en 2014 et ont été constamment repoussées en raison de l'instabilité.