
Fil d'Ariane
Près d’une centaine de partis politiques maliens ont tenu une conférence de presse, ce samedi 26 avril à la Maison de la presse de Bamako, pour dénoncer la menace de dissolution pesant sur eux. Une inquiétude qui fait écho à la mise à l’écart progressive des acteurs politiques observée dans d’autres pays de la région dirigés par le pouvoir militaire, comme le Burkina Faso et le Niger.
Partis politiques réunis à la Maison de la Presse pour dénoncer les atteintes à la Constitution de la junte au pouvoir.
Les militaires au pouvoir évoquent une volonté de "rationalisation" du paysage politique. L’objectif est de réduire le nombre de partis afin de favoriser leur représentativité et leur efficacité. Des propositions suggèrent également de prolonger de cinq ans le mandat du président de la transition, Assimi Goïta, et de suspendre les élections jusqu’à nouvel ordre, en invoquant l’impératif de sécurité.
(Re)voir Mali : vers une dissolution des partis politiques
Les partis présents lors de la conférence de presse organisée à la Maison de la presse de Bamako dénoncent une démarche unilatérale. " Le ministre délégué ne nous a pas conviés à des discussions. Il a dépensé les ressources publiques dans une pseudo-concertation ", a dénoncé Oumar Ibrahim Touré, porte-parole de la coalition.
Les responsables politiques présents ont exprimé leur vive inquiétude face à une remise en cause du multipartisme garanti par la Constitution malienne. Selon Mountaga Tall, président de la coalition organisatrice de la conférence, cette tentative est contraire au droit malien. " La Constitution du Mali dit que les partis exercent librement leurs activités. Elle ne dit pas qu’il faut les limiter ", a-t-il martelé, appelant à la vigilance.
Dans un manifeste publié le 27 avril, de jeunes cadres issus des partis et de la société civile ont réaffirmé leur engagement pour la démocratie et la pluralité politique. Moctar Ousmane Sy, leader du mouvement Génération engagée, a ajouté : " Nous allons nous battre pour que notre engagement politique au service du Mali soit une réalité. "
Dans ce contexte, le dialogue entre les autorités et les partis sera décisif pour l’avenir démocratique du pays. Youssouf Diawara, président du parti Yelema, a déclaré : " Les partis politiques ne constituent pas un problème pour le Mali. Au contraire, ils constituent une solution. Les problèmes du Mali sont l’insécurité, la cherté de la vie, la santé et l’éducation. "
Pour l'heure, le pouvoir n'a pas réagi aux accusations de l'opposition.