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Mali : les Peuls en souffrance en appellent aux autorités

Au Mali, les Peuls se mobilisent pour défendre leur communauté.
Accusés d'être liés aux djihadistes, plusieurs membres de leur communauté ont été massacrés. Des associations ont décidé d'organiser des rassemblements pour dénoncer l'inaction de l'état. Le premier avait lieu ce matin au Palais de la culture, à Bamako. 

Juste à côté d'une décharge à ciel ouvert, dans le quartier de Faladié, des tentes de fortune ont été installées. Le camp accueille près de 250 personnes, surtout des femmes et des enfants. Des peuls qui ont fui les violences. 

Oumou habitait le village de Anakarama, dans le centre du Mali, un village entièremment brûlé. Elle est partie avec ses 5 enfants. Et se retrouve ici... seule.

"Auparavant, il n'y avait pas de soucis avec nos voisins dogons. Mais du jour au lendemain, ils se sont mis à nous tirer dessus, à tuer les hommes, à voler nos biens. Notre or, et nos animaux ont tout été emportés par ces chasseurs. Tout le monde a essayé de fuir, et ceux qui n'ont pas pu fuir ont été tués."

En arrivant à Bamako, elle n'a reçu aucune aide des autorités. Seuls les membres de l'association Pinal Pulakuu viennent en aides à ces déplacés. "On met tous nos contacts en alerte pour leur apporter des besoins primaires tel que nourriture et vetements", précise Kola Cissé, membre de l'association Pinal.

Depuis 2016, les violences contre la communauté peule s'intensifie au Mali. Des peuls soupçonnés par les villageois d'avoir rejoint les groupes djihadistes qui sévissent dans la région. 

Ce samedi, les associations de défense des peuls se sont réunis à Bamako. Les organisateurs n'ont pas hésité à diffuser des images dures pour alerter et dénoncer ces massacres en série. Pour Kola Cissé, il est "plus facile d'avoir une arme que à manger... l'armée doit désarmer les milices."

De leur côté, les autorités affirment avoir engagé un dialogue avec les habitants du centre et du nord du pays, tout en assurant que ces crimes ne resteraient pas impunis. Selon l'ONU, plus de 500 civils ont été tués dans ces violences entre communautés.