Fil d'Ariane
C'était il y a six ans, jour pour jour. Les corps sans vie de Ghislaine Dupont, grand reporter du service Afrique de RFI, et son collègue ingénieur du son, Claude Verlon, étaient retrouvés à Kidal, dans le nord du Mali. A ce jour, les circonstances de leur enlèvement et de leur assassinat revendiqué par al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) restent floues.
C'est par ces mots que la fille de Claude Verlon, Apolline Verlon-Raizon, s'adresse au Président de la République française, dans une lettre ouverte publiée par le quotidien Ouest-France. "Monsieur le Président, mon père est mort, et, 6 ans plus tard, je ne sais toujours pas sous quelles balles. Pire, les années qui passent me font douter, chaque jour un peu plus des versions officielles" , écrit-elle. Comment et pourquoi ce drame est arrivé ? Les forces de l’ONU, l’armée française, les services spéciaux étaient présents sur place : que s'est-il passé ?, demande-t-elle encore.
"Une chose est sûre, Monsieur le Président, c’est que, puisque vous n’aviez pas de fonction exécutive à l’époque, vous n’engageriez en rien votre crédibilité, ni celle de votre gouvernement en étant celui par qui la vérité arrive. Il vous faudrait peut-être confesser une faille ou un dysfonctionnement de nos armées dont vous êtes le chef comme vous le rappeliez à tous il n’y a pas si longtemps, mais serait-ce si grave ?", ajoute la jeune femme.
Apolline Verlon-Raizon réclame un "débat constructif sur la tradition du silence" de l'armée. Les forces françaises et les forces spéciales présentes sur le terrain qui se sont lancées à la poursuites des ravisseurs, comme l'a prouvé une enquête de nos confrères de RFI.
Et la fille de Claude Verlon de conclure : "Monsieur le Président, mon père est mort il y a 6 ans et la vérité sur son assassinat et celui de Ghislaine Dupont éclatera un jour, parce qu’elle finit toujours par éclater".