Mali : l'ex-président Ibrahim Boubacar Keïta est décédé

L'ancien président malien Ibrahim Boubacar Keïta est mort à 76 ans, à Bamako. L'information a été confirmée par plusieurs membres de sa famille. L'ex-chef d'État a dirigé le Mali entre 2013 et 2020. Il était tombé malade peu de temps après le coup d'État d'août 2020. 
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IBK portrait
Le président malien de l'époque, Ibrahim Boubacar Keita, pose pour une photo de groupe lors du sommet du G5 Sahel à Nouakchott, en Mauritanie, 30 juin 2020.
Ludovic Marin/AP
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"Le président IBK (Ibrahim Boubacar Keïta) est décédé ce matin à son domicile, à Bamako", a indiqué un membre de sa famille. Cette information a été confirmée par plusieurs membres de cette même famille.

L'ancien président du Mali entre 2013 et 2020 est décédé à 76 ans, dans sa grande maison du quartier de Sebenicoro (sud-ouest de Bamako), ceinte de hauts murs blancs surplombés de dizaines de caméras et gardée - surveillée, disent certains - par des forces de l'ordre.

C'est dans cette même maison que le second mandat d'"IBK", comme on l'appelle au Mali, a pris fin le 18 août 2020, quand les forces spéciales du colonel Assimi Goïta sont venus l'interpeller. Il a démissionné quelques heures plus tard depuis un camp militaire, en direct à la télévision nationale.

Cette maison, devant laquelle les Bamakois passent souvent, sur la bruyante et souvent embouteillée "Route de Sebenicoro", a été la dernière demeure d'IBK depuis qu'il avait été autorisé à y habiter par les militaires désormais au pouvoir.

Ce 16 janvier, après l'annonce de son décès, de grosses cylindrées n'ont cessé d'y entrer. Ceux qui l'avaient connu, d'anciens ministres comme des proches, sont venus présenter leurs condoléances comme le veut la tradition musulmane.

(Re)voir : Mali : mort de l'ex-président Ibrahim Boubacar Keïta, ses fidèles se dirigent vers son domicile

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"Etre musulman nous aide beaucoup à accepter de telles situations, comme tout bon croyant, nous disons que tout ce que Dieu fait est bon", dit Moussa Timbiné, ancien président de l'Assemblée nationale, très proche d'IBK.

Saluant un homme "de paix et de dialogue" dans un pays rongé par la guerre, Moussa Timbiné explique être là "pour vraiment prendre les dispositions pour l'accompagner à sa dernière demeure, être au chevet de sa famille, de ses enfants".

Amadou Koïta, ancien ministre porte-parole du gouvernement sous IBK, en sort. Il salue "un homme qui avait le Mali chevillé dans le corps", mais aussi "un papa pour moi".

"Le Mali a perdu une bibliothèque politique", résume Dramane Konaté, ancien coordinateur du club de soutien à IBK, dans la première cour de la maison.

(RE)voir : Mort d'Ibrahim Boubacar Keïta : émotion à Bamako

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Selon un communiqué du gouvernement Malien, l'ex-président serait mort des suites d'une longue maladie. Signé du Colonel Abdoulaye Maiga, Ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation et porte-parole du gouvernement, le texte salue "la mémoire de l'illustre disparu". 

Communiqué du gouvernement de la transition au Mali : 

communiqué gouv malien iBK
Le gouvernement de la transition a publié dimanche en cours de journée un communiqué annonçant le décès d'IBK des suites d'une longue maladie. 


Premier membre du gouvernement malien à prendre la parole, le Ministre des Affaires Étrangères & de la Coopération Internationale du Mali, Abdoulaye Diop, s'est dit "attristé" d'apprendre la mort du président pour lequel il a également servi comme chef de la diplomatie. 
 

abdoulaye diop tweet
Abdoulaye Diop, actuel Ministre des Affaires Étrangères du Mali, a également servi sous la présidence d'IBK. 


Sur son compte twitter, le président du Burkina Faso s'est dit consterné par le décès de l'ex-président IBK et a présenté ses condoléances au peuple malien. 
 

tweet kaboré
Le président du Burkina Faso Rock Kaboré a presenté ses condoléances sur son compte tweeter peu après l'annonce du décès d'IBK. 

Hospitalisation aux Emirats

Le 1er septembre 2020 l'ex-président malien Ibrahim Boubacar Keïta était soigné aux Emirats arabes unis. "Il a été convenu (...) de permettre l'évacuation sanitaire d'Ibrahim Boubacar Keïta pour des raisons humanitaires pour une durée maximum d'un mois", déclare le Comité national de salut publique (CNSP), mis en place par les putschistes.

Son départ à l'étranger pour des soins avait été envisagé peu après sa chute. À la suite, selon ses médecins, d'un court AVC pour lequel il a été hospitalisé dans une clinique de Bamako.

Il avait alors été victime d'un accident ischémique transitoire, c'est-à-dire un accident vasculaire cérébral qui ne dure généralement que quelques minutes mais qui constitue un signal d'alerte au risque de survenue ultérieure d'un infarctus.

Pas encore de date pour les funérailles

La date des obsèques d'IBK n'a pas été divulguée.

La veille de son décès, son ancien ministre et désormais Premier ministre de la transition, Choguel Kokalla Maïga, critiquait avec véhémence à la télévision nationale la corruption ayant miné selon lui les mandats d'IBK.

Ce dimanche 16 janvier, nul n'a évoqué cette interview-fleuve, comme si les joutes politiques maliennes, âpres et violentes ces dernières semaines, laissaient place, le temps d'une journée, au deuil. "Que son âme reste en paix", a répété la griotte.