Mali : nouvelles nominations au sein de la junte avant les discussions avec la société civile

La junte au pouvoir au Mali a nommé un nouveau chef d'état-major et procédé à plusieurs nouvelles nominations à différents postes clés de l'armée et de la sécurité. Un remaniement deux semaines après le coup d'Etat, selon des décrets rendus publics mercredi, et avant le week-end de discussions sur la transition politique.
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Des représentants du Comité national pour le salut du peuple, dont Assimi Goïta, déclaré chef de la junte, lors de la rencontre avec la délégation de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, le 22 août 2020.
 
AP
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Le général Oumar Diarra est nommé chef d'état-major général des armées par décret signé par le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, et daté du 1er septembre. Il remplace le général Abdoulaye Coulibaly à la tête d'une armée qui a perdu des centaines d'hommes ces dernières années dans le combat contre les jihadistes, malgré le soutien de forces françaises, étrangères et onusiennes.
 

Le général Coulibaly est toujours retenu par la junte ainsi que certains haut gradés et hautes personnalités politiques arrêtés lors du coup d'Etat militaire qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août.

M. Keïta lui-même est en résidence surveillée chez lui, avec un accès restreint à internet et au téléphone et pas de visite, selon son entourage. Le nouveau chef d'état-major est considéré comme un homme "intègre et rigoureux", selon des sources militaires. Il aura pour tâche principale de "réformer l'armée malienne et de lui permettre de défendre la patrie", a dit à l’AFP un responsable de la junte sous couvert d'anonymat.

La junte a par ailleurs effectué une série de remplacements à des postes sensibles: le colonel Lassana Doumbia devient directeur général de la sécurité d'Etat (renseignement), le colonel Jean Dao chef d'état-major de la Garde nationale, composante de l'armée, et le général Souleymane Doucouré secrétaire général du ministère de la Défense.

Le général Doucouré, précédemment chef d'état-major de l'Armée de l'air, avait été interpellé après le putsch.


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La junte réunit partis et société civile ce week-end sur la transition

 

Les militaires à la tête du Mali depuis deux semaines ont fait un pas vers la transition devant ramener les civils au pouvoir en fixant mardi à la fin de semaine la tenue de concertations avec les partis et la société civile.

Les colonels qui ont renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août ont promis de rendre les commandes aux civils à l'issue d'une transition d'une durée encore indéterminée.

Le lancement de la large consultation annoncée par la junte pour décider de la durée et de l'organisation de cette période transitoire avait subi un sérieux contre-temps samedi. Les militaires l'avaient reportée, en pleine querelle avec un acteur primordial de la crise, le Mouvement du 5-Juin/Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP).

Ces "journées de concertations nationales sur la gestion de la transition" auront finalement lieu samedi 5 et dimanche 6 septembre à Bamako, sous la présidence du colonel Assimi Goïta, son chef, a annoncé la junte. Elles serviront à élaborer la "feuille de route" et la charte de la transition, et à déterminer quels en seront les organes, a-t-elle dit dans un communiqué.

Ibrahim Boubacar Keïta quitte l’hôpital, une évacuation à l’étranger envisagée

L'ex-président renversé du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, a quitté jeudi 3 septembre la clinique où il était hospitalisé après avoir subi selon les médecins un court AVC. Il pourrait se rendre aux Emirats arabes unis pour des soins complémentaires, a-t-on appris de sources concordantes.

"Le président est rentré à la maison ce soir. Les Emirats arabes unis ont accepté d'envoyer un avion médical pour le chercher et nous attendons les modalités. Le président, ça va", a déclaré à l'AFP un membre de son entourage s'exprimant sous couvert d'anonymat.

L'ancien président avait reçu plus tôt le 3 septembre, une visite du chef de la junte qui a pris le pouvoir, selon des sources familiales et médicales.

M. Keïta, 75 ans, avait été hospitalisé mardi dernier. Il a été victime d'un accident ischémique transitoire, c'est-à-dire un accident vasculaire cérébral qui ne dure généralement que quelques minutes mais qui constitue un signal d'alerte au risque de survenue ultérieure d'un infarctus.

Il a finalement pu regagner son domicile de Bamako le 27 août, selon la junte. Il n'a plus été vu en public depuis. Il est actuellement en résidence surveillée avec un accès restreint au téléphone et à internet, selon son entourage.

La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cédéao) avait obtenu de la junte qu'elle accepte de laisser M. Keïta quitter le pays si nécessaire pour des soins médicaux.