
"Il n'y a rien sur les ondes, à part les deux radios confessionnelles islamiques et deux radios qui diffusent de la musique. Les kiosques sont quasiment vides" explique Makan Koné, président de la fédération des associations de presse du Mali qui estime que "95% des médias suivent le mot d'ordre de la grève".
Contacté par TV5MONDE à la sortie d'une nouvelle assemblée générale qui a réuni les journalistes maliens mercredi 13 mars 2013, Makan Koné a confirmé le maintien de l'opération "presse morte" jusqu'à la libération de leur confrère du Républicain Bakoury Daou. "Nous avons prévu une nouvelle assemblée pour faire le point vendredi, et si rien n'a bougé, d'autres actions ne sont pas exclues".
“Ca ne s'est jamais vu au Mali“
Boukary Daou, le directeur de publication du journal Le Républicain a été interpellé à son domicile le mercredi 6 mars 2013, il est depuis prisonnier des services de renseignement maliens. "Au début, nous nous sommes dit qu'il ne fallait pas se précipiter dans la protestation, pour continuer à maintenir le pays dans un calme relatif" explique Makan Koné."Nous avons attendu jusqu'à vendredi pour publier un premier communiqué, avec l'espoir qu'il soit libéré dans le week-end. Constatant que rien ne bougeait nous nous sommes réunis en assemblée générale lundi et avons décidé de l'opération presse morte". "On n'avait jamais interpellé un journaliste comme ça pendant huit jours, sans qu'il soit présenté à un juge. Ca ne s'est jamais vu au Mali, c'est vraiment exceptionnel" affirme Makan Koné. "Nous rappelons que nous ne demandons aucune impunité pour les journalistes, mais simplement le respect de la légalité: si on reproche quelque chose à Boukary Daou, qu'on le présente à un juge, que la justice suive son cours normal. Aujourd'hui, on est dans l'illégalité totale" déplore le président de la fédération des associations de presse du Mali.

Lettre ouverte

Bérets rouges, bérets verts
La liberté de la presse menacée
MISE A JOUR : Ce vendredi 15 mars 2013, le journaliste Boucary Daou a été transféré à la Brigade d'Investigation Judiciaire. Satisfaisant pour la presse malienne qui a décidé de suspendre son mouvement.