Plus d'une centaine de djihadistes condamnés ou présumés tels ont été libérés au Mali cette fin de semaine. Des libérations d'une telle ampleur sont très rares au Mali.
Image d'illustration de Bamako (Mali) le 19 août 2020.
AP Photo/Baba Ahmed
2 minutes de lecture
Un élu de Tessalit a confirmé anonymement à l'AFP l'arrivée dimanche 10 mai par avion de "très nombreux prisonniers djihadistes" et leur libération.
"Les prisonniers ont été relâchés dans le secteur de Niono (centre) et dans la région de Tessalit (nord) vers où ils ont été acheminés par avion", a- confirmé un responsable des services de sécurité maliens.
Dialoguer ou non
La libération de ces djihadistes intervient alors que le Mali est passé sous une nouvelle autorité, avec le coup d'État militaire qui a renversé le président Keïta le 18 août. Les militaires viennent d'engager une transition censée ramener les civils au pouvoir au bout de 18 mois. Ils conservent une forte emprise sur la direction du pays.
Le Mali est plongé dans une crise sécuritaire profonde depuis les insurrections indépendantistes et djihadistes parties du nord en 2012.
Un accord de paix a été signé avec les indépendantistes. Mais les agissements des groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda ou à l'organisation État islamique se sont propagés au centre du Mali, ainsi qu'aux pays voisins, malgré le déploiement de forces françaises et internationales.
Les violences ont fait des milliers de morts militaires et civils. Deux tiers du territoire échappent au contrôle du pouvoir central. L'ancien président Keïta avait longtemps refusé officiellement le dialogue avec les jihadistes avant de briser ce dogme en février en se disant prêt à parler à certains d'entre eux. Des contacts ont toutefois existé auparavant, inavoués, pour la libération d'otages ou la négociation de cessez-le-feu. La junte militaire n'a pas fermé la porte aux discussions. Elle a fait voeu de chercher à obtenir la libération de Soumaïla Cissé.