Fil d'Ariane
Barkhane une nouvelle fois prise pour cible. Six soldats de la force française antijihadiste ont été blessés ce vendredi 9 janvier dans le sud du Mali, lors d'une attaque par un véhicule-suicide piégé. Tous ont été hospitalisés, mais leur pronostic vital n'est pas engagé. Il s'agit de la troisième attaque subie par les militaires français depuis la fin décembre.
L'attaque a eu lieu en début de matinée dans la zone dite des trois frontières (Mali, Niger, Burkina Faso), "un véhicule inconnu s’est dirigé à vive allure" vers l’arrière d'un convoi, en opération avec des militaires maliens, selon le communiqué de l'état-major de l'armée française.
"Un véhicule blindé de combat d’infanterie (VBCI) s’est alors interposé pour protéger les autres éléments de la force. Devant cette manœuvre, le conducteur (...) a fait déclencher sa charge explosive", a-t-il été précisé. "Six militaires français ont été blessés mais leur pronostic vital n’est pas engagé".
Les soldats ont été évacués par hélicoptère vers l’hôpital militaire de Gao. Trois d'entre eux devraient être rapatriés vers la métropole ce samedi 9 janvier.
Le tribut est particulièrement lourd en ce début d'année pour l'armée française, qui déploie 5.100 hommes au Sahel aux côtés des armées du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Tchad, Burkina Faso, Niger). Le 2 janvier, deux soldats dont une femme, tous deux du 2e régiment de hussards de Haguenau, près de Strasbourg (est), avaient été tués dans leur véhicule blindé léger (VBL) par un "engin explosif improvisé", lors d’une mission de reconnaissance et de renseignement.
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Cinq jours avant, trois soldats du 1er régiment de chasseurs de Thierville-sur-Meuse (est) avaient été victimes eux aussi d'une bombe artisanale. Ces décès portent à 50 le nombre de soldats français tués au Sahel depuis 2013 dans les opérations antijihadistes Serval puis Barkhane. Ces deux attaques mortelles ont été revendiquées depuis par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda.
Rida Lyammouri, chercheur à l'institut néerlandais Clingendael, relevait vendredi soir dans un tweet que le GSIM (Jnim en arabe) avait exécuté "au moins six attaques ces dix derniers jours, trois contre l'armée malienne et trois contre les forces de Barkhane".
Les armées française et malienne sont par ailleurs au coeur d'une polémique sur des frappes survenues dimanche dernier dans une zone proche de l'attaque de vendredi.
Des villageois et une association de défense de l'ethnie peule ont fait état d'une frappe aérienne ayant atteint une fête de mariage, faisant une vingtaine de morts dans le village de Bounti.
Décrit par plusieurs villageois comme un hélicoptère, l'appareil qui aurait tiré ne pourrait a priori appartenir qu'aux armées malienne ou française, les seules à frapper du ciel malien.
Mais la France et le Mali affirment que les frappes aériennes visaient bien un groupe de jihadistes. Paris a exclu l'usage d'un hélicoptère comme la présence d'un mariage sur les lieux.
Barkhane a conduit vendredi "une mission terrestre" sur les lieux de la frappe, a indiqué l'état-major, assurant que les éléments recueillis étaient "en tous points conformes" à ses conclusions initiales.
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La France réfléchit depuis quelques mois à réduire ses effectifs dans la région. Un sommet est prévu à la mi-février entre Paris et ses partenaires sahéliens pour évaluer la situation, un an après le sommet de Pau (sud de la France).
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Ce vendredi 9 janvier, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian était à Ouagadougou. Après un long entretien avec le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, il a fait le point sur la coopération entre les deux pays :
Le Burkina Faso est, avec le Mali et le Niger, l'un des pays les plus touchés par le jihadisme et les violences dans un conflit au Sahel qui ne cesse de s'étendre depuis ses débuts en 2012 dans le nord du Mali.
Début 2020, suite à une série d'attaques aussi nombreuses que meurtrières contre des camps militaires des trois pays dans la région dite des "trois frontières" entre Mali, Burkina Faso et Niger, la France et les pays sahéliens avaient décidé ensemble à Pau d'accentuer leur action.