Mali : tirs et explosions entendus à Bamako, un camp militaire attaqué

Des hommes armés ont attaqué le 17 septembre au matin un camp militaire de la capitale malienne Bamako, où résonnent des tirs et des détonations et où l'aéroport a été fermé, rapportent des responsables et des témoins. L'armée affirme que la situation est "sous contrôle". Le JNIM, affilié à Al-Qaïda, revendique l'attaque.

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Bamako
TV5MONDE
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"Des hommes armés non encore formellement identifiés ont attaqué ce matin au moins un camp de gendarmerie de Bamako", dit un responsable de gendarmerie sous le couvert de l'anonymat. "L'aéroport de Bamako est momentanément fermé face aux évènements", dit un responsable aéroportuaire, sans se prononcer sur la durée de cette mesure.

Un groupe de terroristes a tenté de s'infiltrer dans l'école de gendarmerie de Faladié. Les opérations de ratissage sont actuellement en cours dans toute la zone
État-major général des armées du Mali

L'État-major des armées a publié un Flash info via les réseaux sociaux indiquant qu'"un groupe de terroristes a tenté de s'infiltrer dans l'école de gendarmerie de Faladié. Les opérations de ratissage sont actuellement en cours dans toute la zone".

Les coups de feu d'intensité variable, entrecoupés d'explosions, ont commencé vers 05H00 du matin (locale et GMT). Une fumée noire s'élevait au lever du jour d'une zone proche de l'aéroport. Un témoin a indiqué être resté bloqué avec d'autres fidèles dans une mosquée proche de la zone des tirs à l'heure de la première prière matinale.

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Le lycée Liberté a diffusé un message annonçant qu'il resterait fermé "en raison d'évènements extérieurs". Des employés de l'ONU ont également reçu un message leur intimant de "limiter (les) déplacements jusqu'à nouvel ordre". Selon l'armée malienne, la situation est "sous contrôle."

 

Attaque revendiquée par le GSIM

Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM), alliance djihadiste affiliée à Al-Qaïda, revendique l'attaque perpétrée dans la capitale malienne contre l'aéroport et un camp militaire. L'alliance assure avoir infligé de lourdes pertes humaines et matérielles. "Une opération spéciale cible l'aéroport militaire et le centre d'entraînement des gendarmes maliens au centre de la capitale malienne (Bamako) ce matin (mardi) à l’aube, causant d'énormes pertes humaines et matérielles et la destruction de plusieurs avions militaires", dit le GSIM via ses canaux de communication.

Un pays en proie à la propagation djihadiste

Le Mali, pays pauvre et enclavé confronté à la propagation djihadiste et à une profonde crise multidimensionnelle depuis 2012, a été le théâtre de deux putschs, en août 2020 et mai 2021. Il est depuis gouverné par une junte dirigée par le colonel Assimi Goïta. À sa suite, ses voisins, le Burkina Faso et le Niger, ont également vu des militaires s'emparer du pouvoir par la force.

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Le Mali reste la proie d'attaques dont la capitale a cependant été préservée jusqu'à présent. Depuis 2022, les militaires au pouvoir ont rompu l'alliance ancienne avec la France et ses partenaires européens pour se tourner militairement et politiquement vers la Russie.

Ils ont multiplié les actes de rupture, poussant vers la sortie la mission de l'ONU Minusma et dénonçant l'accord signé en 2015 avec les groupes indépendantistes du nord, considéré comme essentiel pour stabiliser le pays. Ils ont fondé avec les régimes militaires burkinabè et nigérien une Alliance des Etats du Sahel il y a tout juste un an, et ont annoncé avec eux quitter la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), accusée d'être inféodée à l'ancienne puissance coloniale française.

Les autorités maliennes restent confrontées à de lourds défis, non seulement sécuritaires, mais aussi économiques, sociaux et structurels.