Fil d'Ariane
Le chef d'une association réputée proche des militaires au pouvoir au Mali a été placé en garde à vue lundi à Bamako. Il a appelé au respect de la durée de la transition avant un retour des civils aux commandes.
L'homme fort des autorités militaires Assimi Goita avec des représentants de la Cédéao à Bamako au Mali, le 25 mai 2021.
Adama Ben Diarran, dit "Ben le Cerveau", dirige l'association Yerewolo-Debout sur les Remparts, qui soutient activement les militaires qui dirigent le Mali après avoir renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août 2020. Le 4 septembre, il a reçu une convocation de la brigade d'investigation judiciaire (BIJ), une unité de la police, à laquelle il a répondu dans l'après-midi, à la suite d'une demande du parquet, affirmeune source de sécurité proche de la BIJ.
Il a été auditionné à la BIJ pour "atteinte au crédit de l'État", dit cette source sans préciser les faits exacts reprochés à Adama Ben Diarra, également membre du Conseil national de transition (CNT), qui tient lieu d'organe législatif au Mali et a été installé par les militaires. Le soir, il a été placé en garde à vue à la BIJ et devait être présenté ce 5 septembre à un procureur de la commune VI de Bamako, affirme une source proche de cette unité.
Le chef de Yerewolo-Debout sur les remparts a, le 27 août sur une radio privée, appelé les autorités de transition à respecter la durée de la transition, après que les militaires se sont engagés devant la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) à rendre le pouvoir aux civils en mars 2024. Il avait également émis des critiques sur la gestion de la junte et déploré les arrestations opérées, selon lui, par les services de sécurité.
Après avoir renversé le président Keïta, les militaires maliens ont exigé le retrait de la force française Barkhane, effectif depuis 2022, puis demandé celui de la mission de maintien de la paix des Nations unies (Minusma) d'ici la fin de l'année.
Les autorités ont fait de la souveraineté leur mantra, rompu l'alliance avec la France et ses partenaires dans la lutte contre le djihadisme, pour se tourner militairement et politiquement vers la Russie. Le Mali est en proie depuis 2012 à une crise sécuritaire profonde partie du nord et qui s'est propagée au centre du pays ainsi qu'au Burkina Faso et au Niger voisins.