Mandat d'amener contre Guillaume Soro : Abidjan en colère

Peut-on parler du début d'une nouvelle diplomatique entre Paris et Abidjan ? En Côte d'Ivoire, en tout cas, le gouvernement a émis une protestation officielle après le mandat d'amener lancé contre Guillaume Soro par la justice française. Le président de l'Assemblée nationale ivoirienne est sous le coup d'une plainte déposée en 2012 par Michel Gbagbo. 
Partager 2 minutes de lecture
Le 11 avril 2011, Michel Gbagbo, est arrêté, dans la foulée de son père, à Abidjan, de façon plutôt violente, avant d'être incarcéré dans le nord de la Cote d'Ivoire.
 
C'est en 2012, pendant sa détention, que le fils de l'ancien président ivoirien (qui est également français) porte plainte, à Paris, contre Guillaume Soro  pour "enlèvement, séquestration, et traitement dégradant et inhumain".
 
Guillaume Soro était au moment des faits Premier ministre, il est aujourd'hui Président de l'Assemblée nationale ivoirienne. Ce dernier n'aurait pas répondu à plusieurs convocations de la juge parisienne, en charge de l'affaire.
 
"Je déplore qu'on soit arrivé à un mandat d'amener car je pense que la défense du président de l'Assemblée nationale devrait mieux organiser les choses pour maintenir respectabilité de l'Assemblé nationale", a déclaré Rodrigue DADJÉ, avocat de Michel Gbagbo. 
 
Guillaume Soro dirige, en ce moment même, la délégation ivoirienne à la COP 21, près de Paris. La juge française en a donc profité pour délivrer, lundi, un mandat d'amener contre lui. La police s'est présenté à son domicile francilien mais il ne s'y trouvait pas. On ne sait pas s'il est toujours dans l'hexagone. Ses avocats demandent la levée de ce mandat d'amener et jugent que leur client est protégé par l'immunité diplomatique. 
 
"Je suis très étonné que le justice française puisse se faire le relais de ce qui est évidemment une plainte de nature strictement politique, assure Jean-Pierre MIGNARD, avocat de Guillaume Soro. En plus, M. Soro n'a aucune particpation directe évidemment. Personnellement, ce n'est pas lui qui a procédé à l'arrestation de M. Gbagbo lequel a été jugé"
 
Le gouvernement ivoirien, de son côté, a émis de "vives protestations" contre ce mandat d'amener et convoquer l'ambassadeur de France