Les manifestations contre la corruption et le manque de services publics en Afrique du Sud ont tourné à l'affrontement ce vendredi 20 avril 2018, contraignant le président sud-africain Cyril Ramaphosa à quitter précipitamment un sommet du Commonwealth à Londres pour se rendre dans le nord-ouest du pays.
Ils sont venus attendre leur président Cyril Ramaphosa, arrivé en urgence dans la ville de Mahikeng ce vendredi. Matong Bodile est un membre de l’ANC, le parti au pouvoir : « le gouvernement de la province du nord-ouest très corrompu et le premier ministre ne veut rien entendre, il ne veut pas qu'on lui dise d'arrêter, donc nous, les habitants de Mahikeng nous disons qu'il doit s'en aller. »
Dans la ligne de mire de ces habitants : le premier ministre de la province. De nombreux manifestants réclament sa démission, ils l'accusent de corruption. Après six heures de discussions avec les dirigeants locaux, Cyril Ramaphosa a promis d'agir. « Je veux assurer à tout le monde que nous allons agir rapidement dans cette affaire, pour l'instant, nous ne pouvons pas annoncer de calendrier précis mais nous allons agir le plus vite possible pour résoudre tous les problèmes qui ont été soulevés. »
La province du Nord-Ouest est secouée depuis plusieurs jours par des violences. Des manifestations ont éclaté contre la corruption et le manque de service public. A l'origine de la grogne : la mort de deux personnes qui n’ont pas pu accéder à l’hôpital.
Cyril Ramaphosa a fait de la lutte contre la corruption l'une de ses priorités et son retour en urgence est une aussi manière de le signifier. Il est exceptionnel qu'un président se déplace pour ce genre d'incident, plutôt réguliers dans le pays. Les manifestants attendent désormais une action concrète de sa part. C'est le premier défi de taille pour le nouveau président qui est arrivé au pouvoir en février.