Maroc : des manifestantes dénoncent un verdict jugé laxiste pour le viol d'une fillette

Plusieurs dizaines de manifestantes dénoncent à Rabat un verdict jugé laxiste à l'encontre de trois hommes accusés de viols à répétition sur une fillette de 11 ans. Cette affaire suscite émotion et colère au Maroc.

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Maroc : un verdict "injuste" après les viols en réunion d'une fillette de 11 ans
ARCHIVES - 23 août 2017 : Des centaines de personnes manifestent à Casablanca pour dénoncer l'agression sexuelle collective dont a été victime une jeune femme dans la métropole économique du Maroc.
©Capture d'écran/AFP
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"Ce verdict est incompréhensible, injuste et choquant. Nous sommes ici pour porter la voix de cette enfant. Il faut que ça cesse !", déclare Maria Tahir. Elle est venue protester à l'appel du "Printemps de la Dignité", un collectif d'associations féministes, devant un tribunal de Rabat. Avec plusieurs dizaines de manifestantes, elle dénince le verdict jugé laxiste à l'encontre de trois hommes, accusé de viols à répétition sur une fillette de 11 ans. 

Le procès en appel de cette affaire médiatisée doit s'ouvrir le 6 avril 2023 dans la capitale marocaine mais il sera très probablement reporté à la demande de l'avocat de la partie civile. 

Des peines de 18 mois à 2 ans de prison

La chambre criminelle de la cour d'appel de Rabat a condamné, le 20 mars en première instance, trois prévenus poursuivis pour "détournement de mineure" et "attentat à la pudeur sur mineure avec violence". L'un des accusés a été condamné à deux ans de prison ferme, les deux autres à 18 mois ferme. 

"Non aux viols des fillettes", ont scandé une soixantaine de protestataires, en majorité des femmes. Elles fustigent "la honte de l'enfance violée". 

Selon des ONG marocaines de défense des droits des femmes, la mineure, âgée de 11 ans au moment des faits et qui a aujourd'hui 12 ans, a "subi des viols à répétition sous la menace", ce qui a entraîné une grossesse. L'affaire a pronfondément scandalisé l'opinion publique marocaine et une pétition condamnant la sentence avait recueilli le 5 avril plus de 31 000 signatures.