Fil d'Ariane
Ahmed Haou revient de loin. A 22 ans, pour avoir manifesté contre la vie chère, ce marocain est condamné à la peine capitale. Il va vivre 10 années d'enfer dans le couloir de la mort.
Grâce à la pression internationale, sa peine sera commuée en prison à perpétuité, puis il sera libéré en 1997. Aujourd'hui, il témoigne un peu partout, sur ces photos, c'était en Tunisie. Un travail de pédagogie mené aussi dans les écoles et lycées. L'organisation marocaine des droits humains s'appuie elle sur cette BD
pour décrire le sort des condamnés à mort au Maroc, soumis à un traitement spécial, à la prison centrale de Kenitra près de Rabat, sans soins médicaux, dans des cellules surpeuplées.
Sur les 92 condamnés à mort, les deux tiers présentent des troubles psychiques graves. Le débat sur l'abolition est ouvert : l'OMDH invoque le droit à la vie inscrit dans la constitution. Mais au Maroc, le blocage vient d'ailleurs.
Si la justice marocaine continue de prononcer la peine de mort, il y a dans les faits, un moratoire sur son application depuis 1993. Mais les militants plaident pour l'abolition pure et simple.
Il y a des revendications de certains condamnés à mort de ne pas rester dans cette situation d'attente et ils demandent qu'ils soient exécutés.
Abdallah Mouseddad, secrétaire général de l'Observatoire Marocain des prisons
Chaque jour compte. 15 ans déjà que les militants abolitionnistes au Maroc se mobilisent à l'image de ce sit-in, symbolique, devant le Parlement marocain.