Fil d'Ariane
L'association flamande Bouworde organise des voyages de volontariat sur différents projets en Afrique, en Asie, en Europe et en Amérique latine pour les jeunes de 15 à 30 ans. Le groupe présent au Maroc comptait 37 bénévoles, majoritairement des jeunes filles, venues travailler pendant leurs vacances au terrassement d'une voie d'accès dans le village d'Adar, près de Taroudant, dans le sud du pays.
Après la diffusion d'un reportage où on les voyait travailler en short, un jeune instituteur marocain a appelé sur les réseaux sociaux à les décapiter. L'homme âgé de 26 ans a été arrêté lundi par la Sûreté marocaine (DGSN). Il va être poursuivi pour "incitation à des actes terroristes", indique-t-elle dans un communiqué.
Face à une telle menace, Bouworde explique sur son site internet : "Nous avons reçu le conseil de ne pas envoyer de nouveaux groupes au Maroc. Nous allons suivre cet avis et nous avons décidé d'annuler tous les camps suivants au Maroc".
Les responsables de l'association ont précisé avoir reçu "l'assurance que la sécurité des volontaires qui sont encore au Maroc est assurée par le gouvernement marocain, entre autres par la présence de la gendarmerie".
Les menaces proférées contre les jeunes bénévoles ont suscité des réactions indignées dans la presse marocaine et sur les réseaux sociaux. Plusieurs médias, dont la télévision publique Med1 TV, ont relayé un appel à manifester en short samedi sur une plage de Casablanca. Ils souhaitent "envoyer un message aux obscurantistes qui veulent imposer la pensée extrême et détruire l'image du pays".
Une initiative lancée par une page Facebook intitulée "Yes we short", après une pétition "Tous en short" qui a recueilli plus de 1.000 signatures, dont celles d'une cinquantaine de personnalités marocaines. La page appelle aussi les Marocains à envoyer un bouquet de fleurs avec un mot de remerciements à l'association belge.