Jerada est située dans le nord-est du Maroc, pas très loin de la frontière algérienne. Une région qui se sent abandonnée depuis la fermeture des mines de charbon à la fin des années 90. Les habitants de Jerada sont parmi les plus pauvres du Maroc. Ils étaient plusieurs milliers dans les rues vendredi 16 mars pour réclamer une alternative économique.
Ils étaient, au départ, quelques dizaines seulement. Rassemblés ce vendredi 16 mars, les manifestants ont vite été rejoints par des centaines puis des milliers d'habitants de tous les âges... Comme si toute la ville de Jerada s'était levée, bravant l'interdiction de manifester décrétée par le gouvernement.
Fermée à la fin des années 90 car jugée non rentable, la mine employait alors 9000 ouvriers. Depuis, certains jeunes continuent de descendre dans les puits clandestins pour extraire le charbon à main nue et le vendre à des négociants locaux. En décembre 2017, la mort de deux d'entre eux avait réveillé la colère des habitants.
Après des heurts et des dégats matériels mercredi 14 mars, les autorités ont choisi d'interdire les manifestations. Neuf personnes auraient été interpellées. Le ministère de l'Intérieur affirme que les blessés sont exclusivement des policiers et que les images diffusées de manifestants touchés ne proviennent pas de Jerada mais d'autres pays. Selon les meneurs du mouvement, les blessés parmi les habitants se soigneraient chez eux, par peur d'être arrêtés à l'hôpital.