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©TV5MONDE / Reportage : M. Ninauve
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Maroc : rencontre avec deux détenus du Hirak relâchés

Khalid Cheykh a écopé de 8 mois de prison et Nordine Kebdani à 7 mois. Ces manifestants du Hirak, aujourd'hui libérés, s'expriment et dénoncent les intimidations dont ils sont victimes.  

Ils font partie des premiers détenus du Hirak, sortis de prison il y a peu. Des peines de 7 et 8 mois qu’ils ont encore du mal à comprendre. Khalid Cheykh est un proche de Nasser Zefzafi, figure emblématique du mouvement condamnés à 20 ans de réclusion. Aucun d’eux ne pensaient risquer la prison ferme en appelant à l'Etat de droit. 
 

Il n’y a que des revendications sociales, économiques. Toutes ces revendications sont légitimes. On demande rien, on parle d’un hôpital, d’une école, tout ça ce sont des projets simples. L’Etat peut faire ça très facilement.

 Khalid Cheykh, ancien détenu condamné à 8 mois et demie de prison.

Nordine Kebdani est clairement marqué. Il a été arrêté en mai 2017 sur la grande place publique alors interdite aux manifestations. Il attend un ami, la police lui ordonne de partir, il répond qu’il a le droit d’être là.

Il passe trois jours en garde à vue d’abord confiant puis certain que c’est le procès du RIF qui se joue, pas le sien. Son procès verbal se fait en pleine nuit. 

"De nuit, à 3h du matin, en plein sommeil, on me dit « lève-toi! ». « Debout! », comme à des ninjas, lapolice scientifique, police anti-terroriste, armés, comme si on étaient des criminels", raconte Nordine Kebdani, ancien détenu condamné à 7 mois de prison.
 

C’est de la pression psychologique. Encore aujourd’hui, j’en suis malade. Quand je suis sorti de prison, j’ai vu un psychologue. Il m’a donné des médicaments mais je marche dans la rue et j'ai peur, je me dis ils vont m’embarquer. 

Nordine Kebdani, ancien détenu condamné à 7 mois de prison.

Combat juridique

Aucun de ces ex-détenus n’est porté en martyre. L’heure est au combat juridique en appel des autres condamnés, la défense veut prouver que la loi a été bafouée avant même les procès. 

Aujourd’hui, dans un Maroc qui se transforme, qui progresse, le citoyen ne peut toujours pas prouver le contraire de qui est écrit dans les procès-verbaux. 

Abdelmajid Azaryah, Avocat du Hirak Hoceima 

La zone est sous haute sécurité. Le calme est établi mais la crise toujours d’actualité.