Maroc : un pays en deuil se recueille pour les funérailles du petit Rayan

Après le choc et l'émotion qui ont accompagné sa mort tragique le 5 février, des centaines de personnes sont venues assister à l'enterrement ce 7 février du petit Rayan Oram dans le cimetière à proximité de son village. L’enfant de 5 ans est resté coincé pendant cinq jours au fond d'un puits près de la maison de ses parents à Ighrane, une région pauvre du nord du royaume, un drame qui a tenu le monde en haleine.

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Les parents du petit Rayan
Les parents du petit Rayan se dirigent vers le tunnel après que le corps de leur enfant vient d'en être extrait, le 5 février 2022, Ighrane, Maroc.
© AP Photo/Mosa'ab Elshamy
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Les funérailles de l'enfant ont commencé en début d'après-midi, le lundi 7 février dans le petit cimetière du Douar Zaouuia, situé au milieu des bois, près du village d'Ighrane, dans la province de Chefchaouen. Des villageois nettoyaient en début de matinée les alentours du vieux cimetière afin d'accueillir la foule des participants. 

Un imam a prononcé la brève prière devant la famille et l'assistance avant l'inhumation.

Après son extraction du puit, la dépouille du garçonnet de 5 ans, accompagnée de ses parents, a été transportée à l'hôpital militaire de Rabat, probablement pour procéder à une autopsie.

La mort de Rayan a déclenché une émotion considérable, amplifiée par les réseaux sociaux, au Maroc et dans le monde entier.

"Le silence est terrible ce (dimanche) matin dans le village. Tout le monde priait pour qu'il sorte vivant. Tout le monde a pleuré", a témoigné un proche de la famille auprès de l'AFP.

"La chute d'un enfant a rappelé au monde les valeurs de l'humanité", a commenté dimanche le site de la télévision publique SNRT.

A l'étranger, le pape François a salué "tout un peuple (marocain) qui s'est rassemblé pour sauver Rayan", lors de la prière de l'Angélus célébrée au Vatican. "Ils ont tout tenté, malheureusement il n'a pas survécu. Mais quel exemple. Merci à ce peuple pour ce témoignage", a dit François.

A l'étranger, l'une des réactions les plus fortes est venue du sélectionneur de l'équipe de football d'Algérie, Djamel Belmadi, qui a présenté d'émouvantes condoléances à la famille du petit Rayan, au moment où les relations entre Alger et Rabat sont au plus bas.

"Notre douleur et notre peine sont grandes, mais n'égaleront jamais celles de ses parents et ses proches", a-t-il écrit sur le site de la fédération algérienne, en se disant "bouleversé".

Signe de la vague de sympathie provoquée par le drame, c'est le cabinet royal qui a annoncé samedi soir le décès de l'enfant. Le roi Mohammed VI en personne a appelé les parents de Rayan pour présenter ses condoléances, et ces derniers ont remercié, émus, le souverain, les autorités et tous les sauveteurs.

(RE) : Maroc : vive émotion après la mort de Rayan
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Des travaux ont commencé dimanche pour combler les tunnels de secours forés par les sauveteurs ainsi que le puits.

Les Marocains étaient encore sous le choc. "C'est une catastrophe, espérons que l'âme (de Rayan) repose en paix. Souhaitons à ses parents et à toute sa famille patience et réconfort", a résumé un habitant de Rabat. Tous ont rendu hommage aux efforts acharnés des sauveteurs.

Des messages du monde entier

Leur course contre la montre a été suivie en direct par d'innombrables internautes. 
Et dès l'annonce du décès, les hommages sur les réseaux sociaux ont afflué en provenance du monde entier, de l'Algérie voisine et rivale, jusqu'en France ou aux États-Unis, dans toutes les langues.

Le président du Sénégal, Macky Sall, alors que l'équipe nationale vient de remporter le trophée de la Coupe africaine des nations, fait part de son "immense tristesse".
 

Hommage même à Doha où une photo de l'enfant s'étalait sur une tour du centre ville.

Dès le déclenchement du drame, des milliers de sympathisants avaient accouru en signe de solidarité et campé sur place, dans cette zone montagneuse du Rif, à près de 700 mètres d'altitude.

La question des puits clandestins

Si le drame a rassemblé les Marocains dans un élan d'unité, le quotidien arabophone Assabah a dénoncé ce 7 février la prolifération de puits clandestins et non sécurisés dans cette région qui serviraient à irriguer les cultures, y compris celle du cannabis, selon le journal.     

Cet accident a fait écho à une autre tragédie survenu début 2019 en Andalousie (Espagne), où Julen, deux ans, avait péri après avoir chuté dans un puits de 25 centimètres de diamètre et de plus de 100 mètres de profondeur.