Maroc - Union européenne : le Parlement rejette "l'ingérence" des députés européens
Le Parlement marocain a unanimement rejeté lundi 23 janvier les accusations "fallacieuses" des députés européens et toute "ingérence" dans les affaires du royaume. Il s'agit d'une réponse à une résolution du Parlement européen s'inquiétant de la détérioration de la liberté de la presse dans le pays.
Image de l'exterieur du parlement marocain à Rabat en 2019.
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Les deux chambres du Parlement se sont réunies en séance plénière à Rabat pour "évaluer" la résolution du Parlement européen (PE) qui s'est également inquiété des allégations de corruption pesant sur ce pays.
Les "décisions (des eurodéputés) ne vont pas nous intimider et nous n'allons pas changer notre trajectoire et nos approches", estime Mohamed Ghiat, le président du groupe du Rassemblement national des indépendants (RNI), le principal parti de la majorité.
La résolution du Parlement européen est "une tentative désespérée d'influencer la justice marocaine indépendante" et une "violation de la souveraineté d'un pays partenaire", a renchéri Ahmed Touizi, du Parti Authenticité et Modernité (PAM), autre formation de la coalition gouvernementale.
La France accusée d'être à l'origine d'une campagne anti-marocaine ?
Se faisant l'écho de plusieurs parlementaires, Ahmed Touizi a accusé la France --sans la citer-- d'être à l'origine d'une campagne anti-marocaine à Bruxelles.
"Dans les coulisses de cette décision se cache un pays que l'on croyait ami et partenaire sûr mais l'odeur du gaz lui a fait perdre sa tête", a-t-il opiné, en référence au rapprochement entre Paris et Alger.
Dans un texte adopté à une large majorité la semaine dernière à Strasbourg, le Parlement européen a enjoint les autorités marocaines à "respecter la liberté d'expression et la liberté des médias" et à mettre fin au "harcèlement de tous les journalistes".
Les eurodéputés ont mis en lumière le cas d'Omar Radi, un journaliste indépendant de 36 ans critique envers le pouvoir, condamné à six ans de prison ferme pour "viol" et "espionnage", accusations qu'il nie.
Ils se sont également dits "profondément préoccupés" par "les allégations selon lesquelles les autorités marocaines auraient corrompu des députés au Parlement européen".
Quelques voix, à gauche, se sont néanmoins élevées pour réclamer "la libération de tous les prisonniers politiques".
En conclusion, le Parlement "a décidé de reconsidérer ses relations avec le Parlement européen et de les soumettre à une évaluation globale", sans plus de détails, a indiqué Rachid Talbi Alami, président de la chambre des représentants.