Fil d'Ariane
Mali : un expert de l'ONU @aliounetine16 juge nécessaire une enquête approfondie, indépendante, impartiale et efficace sur les graves violations des droits humains qui auraient été commises à Moura, dans la région de Mopti@UN_MINUSMAhttps://t.co/TTtO27uZd3
— ONU Info (@ONUinfo) April 8, 2022
Bamako dément la présence au Mali de mercenaires de Wagner, ne reconnaissant que celle d'"instructeurs" et de "formateurs" russes en vertu d'un accord de coopération bilatérale avec la Russie datant des années 60.
L'augmentation des signalements de violations des droits de l'homme est exactement la raison pour laquelle les États-Unis continuent de mettre en garde les pays contre un partenariat avec le groupe Wagner lié au Kremlin.Richard Mills, ambassadeur des États-Unis auprès de l'ONU.
Lors de la réunion, l'ambassadeur de France, Nicolas de Rivière, a appelé "à ce que des enquêtes nationales et internationales soient rapidement ouvertes" afin "de poursuivre en justice les auteurs de ces faits, dont certains pourraient constituer des crimes de guerre".
L'"augmentation des signalements de violations des droits de l'homme est exactement la raison pour laquelle les États-Unis continuent de mettre en garde les pays contre un partenariat avec le groupe Wagner lié au Kremlin", a dit de son côté l'ambassadeur américain Richard Mills.
Lire : Mali, que s'est-il passé à Moura ?
"Le Royaume-Uni est horrifié" par les informations relatives à Moura, a renchéri l'ambassadeur britannique adjoint, James Kariuki, dont le pays a des Casques bleus au Mali, réclamant une enquête "transparente et impartiale".
L'ambassadrice russe adjointe, Anna Evstigneeva, a rejeté en bloc les accusations portées contre Wagner, loué le comportement de l'armée malienne et précisé que quelque "200 militaires" maliens et "9 policiers" sont actuellement formés en Russie.
Le Mali a assuré pour sa part que les opérations militaires de l'armée malienne présentaient des résultats positifs et allaient se poursuivre dans la perspective de l'organisation d'élections à terme dans le pays.
El-Ghassim Wane a aussi établi un lien entre la recrudescence des activités djihadistes au Mali et la fin des opérations militaires française Barkhane et européenne Takuba.
"Faisant face à moins de pression, les groupes terroristes bénéficient d'une latitude d'action plus grande, posant un danger accru tant aux civils qu'à nos opérations", a-t-il estimé.
La Russie dénonce à cet égard un "vide sécuritaire" dans le nord du pays, créé, selon Moscou, par le retrait de la France du Mali. Il s'est fait "sans consultations avec la partie malienne" et est à ce titre "extrêmement irresponsable", juge Anna Evstigneeva.
Le mandat de la mission Minusma, qui comprend quelque 14.000 militaires et policiers, arrive à échéance en juin. Plusieurs pays contributeurs de troupes ont entrepris de réexaminer leur participation au vu des derniers développements au Mali. La fin des opérations française et européenne va priver les Casques bleus d'un soutien aérien et médical précieux et l'ONU est en train d'étudier le moyen de le minimiser.
"La Minusma reste nécessaire", estime lui l'ambassadeur français. "La France compte sur les membres de ce Conseil pour renouveler le mandat de la mission, d'ici trois mois", a ajouté Nicolas de Rivière.