C'était un discours très attendu. Celui du chef de l'état mauritanien, hier, à la télévision. Il a assuré qu'il ne changerait pas la constitution pour briguer un 3è mandat. Mais les termes utilisés sont loin d'avoir rassuré l'opposition.
L'implication personnelle de Mohammed Ould Abdel Aziz a finalement payé. Son parti a raflé la majorité absolue à l'Assemblée nationale et la totalité des conseils régionaux. Après les résultats, le président mauritanien s'est exprimé pendant plus de deux heures à la télévision d'état. Un discours entièrement en arabe, mais lorsque les journalistes lui pose la question de son avenir politique, c'est en français qu'il choisi de répondre.
"Personnellement, je ne toucherai pas à la Constitution. Je l'ai dit et répété à plusieurs reprises. Pour ce qui est de bricoler la constitution pour faire un troisième et quatrième mandat, ça, c'est autre chose. Je ne vais pas baliser une autoroute pour des gens qui étaient là, qui ont détruit la Mauritanie, qui l'ont déstabilisée. Je resterai ici en Mauritanie pour faire avancer les choses." Mohammed Ould Abdel Aziz.
L'actuelle constitution empêche le président de briguer un troisième mandat. Mais les nombreux soutiens de Mohammed Ould Abdel Aziz l'appelle pourtant de leurs voeux.
"Si une révision de la Constitution devait se faire, elle ne serait pas à l'initative du président, elle viendrait de notre parti et nous pourrions la faire valider avec un congrès par exemple si cela était nécessaire." Bâ Adama, membre de l'Union pour la République (UPR) parti de la majorité
Malgré la pression politique exercée par la majorité présidentielle, les mauritaniens veulent croire aux promesses du président.
"Je pense qu'il faut s'en tenir aux différentes déclarations lorsqu'il dit qu'à l'expiration de son mandat il va quitter le pouvoir. Je pense qu'il faut le prendre au mot. C'est un président de la République, je pense que sa fonction le place au dessus de certaines choses qui viendraient contredire les déclarations qu'ils a déjà faites." Ibrahim Sall, habitant de Nouakchott.
Si Mohammed Ould Abdel Aziz ne brigue pas pour l'instant un troisième mandat, il est resté muet quant à son futur sur la scène politique tout en promettant de continuer à oeuvrer pour la Mauritanie.