Journaliste et directeur du journal mauritanien indépendant “le Calame“
Quelle est l'ambiance à la veille de cette élection ? Pour l'instant, tout va bien. Les derniers meetings de campagne se tiennent normalement. La commission électorale est à pied d'œuvre pour assurer un bon déroulement du scrutin.On peut dire que cela se passe dans le calme. C'est un scrutin ouvert et libre ? Oui, pour le moment, absolument. Et il y a quatre candidats qui peuvent se retrouver au second tour, on peut dire que c'est ouvert. Qui est favori ? Pour le moment, c'est Ahmed Ould Daddah. Mais comme personne n'est assez fort pour gagner au premier tour, il y aura sûrement un second tour et les grands candidats décideront alors des reports de voix. Probablement contre le Général Aziz. Le Général Aziz était au pouvoir. Il ne s'en trouve pas favorisé ? C'est vrai qu'il est en campagne depuis au moins dix mois, il a pu sillonner le pays. Mais les Mauritaniens se sont habitués à la démocratie. Récemment, il a haussé le ton en menaçant les "prévaricateurs". Mais ce sont plutôt des effets de campagne. Il y a un peu plus de deux ans, d'autres élections avaient été libres et ouvertes. Elles ont été remises en cause quinze mois plus tard... Oui, mais la situation était différente. Sidi Abdallahi était l'otage de l'armée qui l'avait choisi et qui a pu le renverser. Ce ne sera pas le cas cette fois si Ahmed Ould Daddah remporte les élections. Propos recueillis par Pascal Priestley (16 juillet 2009)