Mayotte : les blocages continuent au lendemain d'affrontements

Des barrages routiers bloquent toujours la circulation en plusieurs endroits de Mayotte. Ils ont été érigés pour protester contre l'insécurité et l'immigration dans ce territoire français de l'océan Indien.

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Barrage

Un barrage routier à Mayotte, le 24 janvier 2024.

Capture d'écran TV5MONDE
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Depuis le 22 janvier, des membres d'un collectif citoyen et des habitants bloquent les principaux axes routiers pour protester contre l'insécurité et l'immigration dans le département le plus pauvre de France. Ils demandent notamment l’expulsion de réfugiés originaires d’Afrique des Grands Lacs, installés dans un camp de fortune, à proximité du stade de Cavani, à Mamoudzou. Les premières opérations de démantèlement du camp de réfugiés n'ont pas calmé leur colère.

Selon le correspondant de TV5MONDE à Mayotte, un homme de 28 ans a été agressé le 2 février au soir, lors d’affrontements entre délinquants de Longoni, un village vers le nord de Mayotte, et Bouyouni, un village voisin. Il aurait reçu des coups de machettes à la nuque. Pris en charge par les secours, il est ensuite décédé à l'hôpital.

Dans un communiqué, le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, a assuré que "le démantèlement du camp de Cavani se poursui(vait)". À Paris, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a indiqué que 50 réfugiés de ce campement accueillant des réfugiés de l'Afrique des Grands Lacs, catalyseur des tensions à Mayotte, seraient transférés en métropole cette semaine, après 30 autres la semaine dernière.

Vers un durcissement du droit du sol ?

Gérald Darmanin a également dit vouloir durcir le droit du sol à Mayotte, déjà affermi en 2018 pour faire face à la très forte immigration clandestine en provenance des Comores voisines. Interrogé sur la violence qui touche ce territoire de l'océan Indien, où les affrontements entre jeunes et forces de l'ordre sont quasi quotidiens, le ministre a estimé que "le problème de fond" était la nécessité de "changer le droit à Mayotte".

Le collectif affiche de son côté sa détermination à poursuivre le mouvement, critiqué par des chefs d'entreprises et agriculteurs.

"Il y a urgence à régler les sujets de sécurité à Mayotte, mais ce n’est certainement pas en pénalisant l'éducation de nos enfants, les établissements de santé et l'économie que le pays avancera", indique dans un communiqué l'entreprise du bâtiment IBS, qui a mené une action en justice contre des manifestants bloquant l'accès à son site. Le Syndicat des jeunes agriculteurs de Mayotte demande également à pouvoir travailler, afin d'"éviter des pertes sur le bétail comme sur les fruits et légumes, destinés, pour rappel, à l'alimentation de l'île".