Voyage au Congo, d'André Gide

Publié en 1927, dans ce journal de bord d'un périple africain, cet auteur français majeur de la première moitié du XXème siècle, décrit les relations perverses que le colonisateur entretient avec le colonisé. Sans être réellement un manifeste anticolonialiste, il dénonce les pratiques de maltraitance et de ségrégation.
L'Afrique fantôme, de Michel Leiris

Du 31 mai 1931 au 16 février 1933, l’écrivain français Michel Leiris a traversé l’Afrique. Partant de Dakar, ses recherches ethnographiques ont guidé ses pas jusqu’à l’Ethiopie. Presque deux ans à arpenter le continent, à en devenir familier et même intime.
Peaux noires, masques blancs, par Franz Fanon

Texte fondateur de l'émancipation africaine, l'ouvrage s'ouvre sur une citation d'Aimé Césaire (Discours sur le colonialisme) : "Je parle de millions d'hommes à qui on a inculqué savamment la peur, le complexe d'infériorité, le tremblement, l'agenouillement, le désespoir, le larbinisme." L'auteur, longtemps psychiatre à Blida en Algérie, analyse ce que le colonialisme a laissé en héritage à l'humanité à travers tout un jeu de définitions qui se font par différenciation.
Ébène, par Ryszard Kapucinski

Ryszard Kapucinski, journaliste polonais, débarque un jour de 1958 à Accra la capitale du Ghana. Ce voyage sera le début d’une épopée Africaine sur plusieurs années. Un livre original et étrange pour qui ne connaît pas l’Afrique noire, en courts chapitres qui s'échelonnent des débuts de la décolonisation à nos jours, et privilégient les pays les plus misérables ou ceux dont le passé est le plus tragique : Ethiopie, Soudan, Somalie, Liberia, Nigeria, Rwanda, Ouganda.
“Les soleils des indépendances“, et “Monnè, outrages et défis“, d’Ahmadou Kourouma

Lauréat de nombreux prix, le premier roman de l'écrivain ivoirien fut d'abord publié au Québec, après avoir été refusé en France... Véritable chef-d’œuvre littéraire, il fut écrit en réaction aux régimes politiques africains issus de la décolonisation.

"La Négritie et la vie continuèrent. Nous attendaient le long de notre dur chemin les indépendances politiques, le parti unique, l'homme charismatique,le pêre de la Nation,les pronunciamentos dérisoires, la révolution; puis les autres mythes: la lutte pour l'unité nationale, pour le développement, le socialisme, la paix, l'autosuffisance alimentaire et les indépandances économiques; et aussi le combat contre la sècheresse et la famine, la guerre à la corruption, au tribalisme, au népotisme, à la délinquance, à l'exploitation de l'homme par l'homme, salmigondis de slogans qui à force d'être galvaudés nous ont rendus sceptiques, pelés, demi-sourds, demi-aveugles , aphones, bref plus nègres que nous ne l'étions avant et avec eux". Ce passage est tiré de son deuxième opus : "Monné, outrages et défis". Il a obtenu le prix du Livre Inter pour son troisième livre "En attendant le vote des bêtes sauvages". Tous sont publiés au Seuil.
50 ans après, quelle indépendance pour l'Afrique, coordonné par Makily Gassama

Makily Gassama, ancien ministre sénégalais, ancien ambassadeur, a coordonné l'ouvrage collectif 50 ans après, quelle indépendance pour l'Afrique, qui doit paraitre en février 2010 aux éditions Philippe Rey. Les auteurs de cet ouvrage souhaitent procéder, un demi-siècle plus tard, à l'analyse du sens de cette indépendance et à une méditation sérieuse sur le bilan de l'exercice du pouvoir par les Africains eux-mêmes. C'est aussi l'occasion de s'interroger sur l'intolérable paradoxe de l'Afrique : continent gorgé de richesses naturelles et humaines, mais continent paupérisé, assisté, fragilisé...
Main basse sur le Cameroun, de Mongo Beti (Alexandre Biyidi Awala)

Publié en 1972 par les Éditions François Maspero, Main basse sur le Cameroun était un réquisitoire contre les crimes du président Ahidjo, dictateur du Cameroun par la grâce du néocolonialisme français. Son but fut largement atteint, semble-t-il, puisque le livre fut interdit, saisi, l'éditeur poursuivi, et l'auteur l'objet de multiples pressions et menaces. Il est réédité aujourd'hui avec une nouvelles préface, signée de sa veuve Odile Tobner.