La chef de l'exécutif de l'Union africaine a aussi rappelé les autres conflits ravageant le continent : Somalie, Mali, Libye, Soudan du Sud et République démocratique du Congo, où l'armée a lancé jeudi 29 janvier une offensive contre des rebelles rwandais enracinés depuis 20 ans dans l'Est.
Un sommet de l'Igad, l'organisation intergouvernementale est-africaine, est prévu samedi pour tenter d'arracher un accord entre le président sud-soudanais Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar, dont la rivalité a plongé depuis décembre 2013 la plus jeune nation du monde dans une sanglante guerre civile. Les deux hommes se sont rencontrés mercredi et jeudi à Addis, sans progrès.
Mandats présidentiels Autre sujet brûlant, Ban Ki-moon a appelé les dirigeants africains à "
ne pas s'accrocher au pouvoir" et à "
quitter leurs fonctions à l'issue de leur mandat".
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Les changements de Constitution non démocratiques et les vides juridiques ne devraient pas être utilisés pour s'accrocher au pouvoir", a-t-il expliqué, trois mois après la chute du président burkinabè
Blaise Compaoré, chassé par la rue après 27 ans au pouvoir parce qu'il tentait de modifier la Constitution pour briguer un nouveau mandat.
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Les dirigeants modernes ne peuvent se permettre d'ignorer les voeux et aspirations de ceux qu'ils représentent", a poursuivi M. Ban.
En ce sens, la désignation à la tête de l'UA de l'autocrate Robert Mugabe, au pouvoir depuis l'indépendance de son pays en 1980, est un mauvais signal envoyé par l'organisation sur les valeurs de démocratie et de gouvernance qu'elle prétend défendre, selon des observateurs. M. Mugabe est accusé par ses adversaires de s'être maintenu à la tête de l'Etat par l'intimidation et la violence contre ses opposants et des scrutins frauduleux.
En
République démocratique du Congo (RDC), le pouvoir a dû retirer mi-janvier, après quatre jours de violences meurtrières, une disposition litigieuse d'une loi électorale qui aurait entraîné un report de la présidentielle et permis au président Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir à l'expiration de son mandat.
Au Burundi, une tentative de lever la limitation constitutionnelle du nombre de mandats a échoué en mars 2014, mais les partisans du président burundais Pierre Nkurunziza estiment que la Constitution actuelle l'autorise à en briguer un nouveau, comme la volonté lui en est prêtée, ce que réfutent ses opposants.