Mort de Le Pen : en 2019 le créateur du FN avouait avoir pratiqué la torture en Algérie

Jean-Marie Le Pen, l’un des fondateurs du Front national, parti d’extrême droite rebaptisé Rassemblement national, admettait avoir pratiqué la torture en Algérie, auprès d’une journaliste en 2019. L’homme politique a été inhumé, samedi 11 janvier, à La Trinité-sur-Mer.

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Les troupes françaises bouclent la célèbre casbah d'Alger

Les troupes françaises bouclent la célèbre casbah d'Alger, quartier arabe grouillant vieux de 400 ans, le 27 mai 1956 en Algérie, avant un raid surprise de 18 heures qui a permis de mettre la main sur un butin militaire. Le commando de 7 500 hommes, dont 1 500 membres de la police spéciale, a arrêté 4 480 Arabes, dont 522 ont été placés en détention en tant que « super suspects ». 

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Le figure de l'extrême droite française, Jean-Marie Le Pen, dont les funérailles ont eu lieu samedi 11 janvier, avait reconnu en 2019 auprès d'une journaliste avoir pratiqué la torture en Algérie, sans utiliser le mot, selon des déclarations publiées par le journal Le Monde dans son édition datée de dimanche-lundi.

"Moi je trouve ça tout à fait normal, naturel, que l'on extorque le renseignement de tueurs organisés, qui frappaient aveuglément dans les restaurants, les bals, avec des bombes. Il manquait plus que ça, qu'ils lèvent le doigt en disant : ‘et les droits de l'homme ?’ Ben oui, mais vous ne respectez pas les droits de l'homme, donc on va vous appliquer vos méthodes. Le type doit vous dire où sont les bombes, c'est lui qui va fixer la durée de son supplice. On ne fait pas ça par plaisir. S'il parle, son malheur s'arrête", avait expliqué le 4 décembre 2019, Jean-Marie Le Pen à Ivanne Trippenbach.

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"Je le fais sous les ordres de mon capitaine. On prend les risques qui sont liés à la guerre", avait-il ajouté, au cours d'un entretien enregistré à son domicile de région parisienne.

L'ancien para du 1er régiment étranger de parachutistes (REP) de la Légion étrangère avait reconnu en novembre 1962 dans le journal Combat avoir "torturé parce qu'il fallait le faire" à Alger en 1957, avant de faire publier un démenti, et de contester au fil des années s'être livré à de telles pratiques.

"Un exécutant de la bataille d'Alger"

Des accusations de torture étayées par différentes enquêtes, et "une quinzaine" de témoignages recueillis de 1957 à 2002, selon l'historien Fabrice Riceputi, auteur en janvier 2024 du livre "Le Pen et la torture".

Interviewé le 8 janvier sur la radio franceinfo, l'historien Benjamin Stora a lui réaffirmé qu'il était possible que Jean-Marie Le Pen ait torturé lors de la Bataille d'Alger, citant les témoignages recueillis par la journaliste du Monde Florence Beaugé en 2002, tout en soulignant que Jean-Marie Le Pen "n'était qu'un exécutant de la bataille d'Alger".

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"Ce n'est pas un décideur, un décideur politique de la bataille d'Alger, ce sont d'autres décideurs qui sont importants à mes yeux et qui restent importants. Ce sont ceux qui étaient au pouvoir, c'est Robert Lacoste (alors ministre de l'Algérie, NDLR) et François Mitterrand en particulier, qui étaient de la gauche socialiste (...) François Mitterrand était garde des Sceaux (...) au moment de la bataille d'Alger (...) au moment où la torture et les exécutions sommaires ont été très nombreuses", a-t-il dit.

Jean-Marie Le Pen est mort mardi à l'âge de 96 ans. Il a été inhumé, samedi 11 janvier, à La Trinité-sur-Mer, dans l'ouest de la France.

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Tribun provocateur et sulfureux obsédé par l'immigration et les juifs, M. Le Pen, qui aimait à être surnommé "le Menhir", a sorti de sa marginalité l'extrême droite française dont la cheffe de file est sa fille, Marine.