Mozambique : au moins 96 morts dans le naufrage d'un bateau

Au moins 96 personnes, dont de nombreux enfants, sont mortes dans le naufrage d'un bateau de pêche surchargé, sur lequel de nombreuses familles paniquées s'étaient entassées après des rumeurs sur une épidémie de choléra. Ce 8 avril, les recherches se poursuivent pour tenter de retrouver d'autres corps.

Image
Le bâteau de pêche qui a fait naufrage, sur la plage de Nampula, Mozambique, ce 8 avril 2024. (Capture d'écran vidéo)

Le bâteau de pêche qui a fait naufrage, sur la plage de Nampula, Mozambique, ce 8 avril 2024. (Capture d'écran vidéo)

© Reuters video
Partager2 minutes de lecture

"Cinq autres (corps) ont été retrouvés ces dernières heures, nous parlons donc de 96 morts", a déclaré à l'AFP Silverio Nauaito, administrateur de la petite île située au large de la province septentrionale de Nampula, où s'est produit le drame. Un précédent bilan le 7 avril faisait état d'au moins 91 morts.

Le bateau de pêche transportait quelque 130 personnes, dont de nombreux enfants, lorsqu'il a sombré dimanche en début de soirée. Onze rescapés ont été dénombrés mais le nombre de personnes encore recherchées reste inconnu. 

Le nombre de disparus reste incertain, car nous savions au départ qu'il y avait 130 personnes à bord du bateau, (...) il s'agit de données que nous devons mesurer avec précision. Les derniers corps identifiés sont ceux de trois enfants.

Silverio Nauaito, administrateur de l'île de Mozambique

Des images circulant sur les réseaux sociaux semblent montrer des dizaines de corps recouverts de couvertures gisant sur une plage.

"Le bateau a coulé car il était surchargé et inadapté au transport de passagers", avait expliqué dimanche soir Jaime Neto, secrétaire d'État de la province de Nampula.

La plupart des passagers tentaient de fuir la terre ferme en raison de fausses informations sur une épidémie de choléra en cours, qui ont semé la panique, a indiqué Silverio Neto, sans plus de précisions.

Choléra et djihadisme 

Le Mozambique, un des pays les plus pauvres du monde, a enregistré près de 15.000 cas de cette maladie transmise par l'eau souillée, et 32 personnes en sont mortes depuis octobre, selon les chiffres officiels.

La province de Nampula est la région la plus affectée, concentrant un tiers des cas. Elle a accueilli aussi ces derniers mois de nombreux déplacés fuyant une série d'attaques jihadistes dans la province voisine de Cabo Delgado, dans le nord du pays. 

Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes du naufrage, a précisé le secrétaire d'Etat, en précisant que plusieurs des survivants avaient été hospitalisés.

L'Ile de Mozambique, qui faisait office de capitale au temps de la colonisation portugaise, est un ancien comptoir sur la route des Indes. Le pays, qui possède une côte longue de quelque 2.500 km sur l'océan Indien, est indépendant depuis 1975.

Cette île, qui abrite une ville fortifiée à seulement quatre km du continent, est classée au patrimoine mondial de l'Unesco. 

Le pays, qui compte plus de 30 millions d'habitants, est régulièrement frappé par des cyclones destructeurs. 

Mozambique

Le 23 octobre 2023, à Zambezia, au Mozambique, maison détruite par le cyclone Freddy.

@Mbuto Machili/Partenariat mondial pour l'éducation via AP

Avec près de deux tiers de la population vivant sous le seuil de pauvreté, le Mozambique a placé de grands espoirs dans les vastes gisements de gaz naturel découverts à Cabo Delgado en 2010. 

(Re)lire aussi Mozambique : 180 personnes évacuées d'un hôtel et des combats meurtriers dans une ville assaillie par des djihadistes

Mozambique : qui sont les terroristes qui assaillent le nord du pays ?

Mais une guérilla menée depuis 2017 par des jihadistes armés liés au groupe État islamique a mis un coup d'arrêt à cette exploitation. Plus de 5.000 personnes ont été tuées et près d'un million ont dû fuir leurs foyers depuis le début de ce conflit.

(Re)lire aussi Mozambique : TotalEnergies peut reprendre son projet d'exploitation de gaz naturel à Cabo Delgado

Mozambique : Total suspend son projet gazier face à la menace djihadiste

Le groupe pétrolier TotalEnergies, qui s'appelait alors Total, a suspendu en mars 2021 un vaste projet après une attaque jihadiste d'envergure, qui a fait des victimes, le bilan reste incertain, dans la population locale et parmi ses sous-traitants.