Le président rwandais Paul Kagame commence ce 24 septembre une visite de deux jours dans le nord du Mozambique, où un millier de soldats rwandais sont déployés pour aider Maputo dans sa lutte antidjihadiste.
Le président rwandais a atterri ce matin dans la capitale provinciale Pemba, où l'a accueilli son homologue mozambicain Filipe Nyusi, selon l'Agence rwandaise de Radiodiffusion (RBA) qui chapeaute les médias audiovisuels publics.
Les deux chefs d'Etat ont rencontré les troupes rwandaises déployées dans la province. Les présidents Kagame et Nyusi doivent s'adresser à la presse dans la soirée du 24 septembre.
Le Rwanda a été un des premiers pays africains à envoyer des troupes pour soutenir l'armée mozambicaine dans sa lutte contre une insurrection djihadiste commencée en 2017 dans la province de Cabo Delgado en 2017, province qui abrite l'un des plus importants projets de gaz naturel liquéfié d'Afrique
Peu après le Rwanda, certains des 16 Etats-membres de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) y ont aussi déployé des troupes, dont près de 1.500 soldats sud-africains.
L'Union européenne a lancé en juillet une mission militaire de formation des forces armées du Mozambique.
Les forces rwandaises ont revendiqué début août leurs premiers succès, affirmant notamment avoir repris le port stratégique de Mocimboa da Praia aux mains des insurgés depuis 2017.
(RE)voir : Mozambique : l'armée rwandaise, gardienne de la paix
En mars, les djihadistes avaient attaqué la ville de Palma, base des opérations industrielles du géant de l'énergie français Total, forçant le groupe à suspendre ses travaux d'un projet gazier de 20 milliards de dollars.
(RE)lire : Mozambique : Total suspend son projet gazier face à la menace djihadisteMalgré les récents succès de l'armée mozambicaine et de ses alliés, les insurgés ont continué leurs attaques.
Des sources au sein des forces de sécurité ont récemment fait état d'une série d'attaques dans le district de Quissanga, au sud de Mocimba da Praia, où les djihadistes sont présumés s'être repliés depuis que la localité portuaire a été reprise. La dernière était pas plus tard que hier soir, le 23 septembre, dans le village de Lindi.
"Deux personnes ont été tuées et deux blessées" et plusieurs femmes et filles enlevées, a déclaré une source policière ayant requis l'anonymat.
Les insurgés ont également tendu une embuscade à deux bus transportant des soldats, plus tard dans la nuit, faisant au moins un mort, a indiqué à l'Agence France Presse un policier sous le couvert de l'anonymat. Cette embuscade s'est produite sur une route majeure, fermée depuis deux ans en raison d'attaques similaires et récemment rouverte après l'arrivée des troupes étrangères.
Au total, au moins dix personnes ont été tuées dans plusieurs villages de Quissanga au cours de la semaine écoulée, a indiqué un autre policier.
Selon des sources locales et militaires, cinq civils ont été décapités le 17 septembre par des djihadistes à environ 150 kilomètres au sud de Palma.
Les attaques djihadistes, qui se sont multipliées depuis un an, ont fait au cours des quatre dernières années quelque 3.300 morts, pour moitié des civils, et ont forcé près de 800.000 personnes à fuir, selon l'ONG Acled.
(RE)voir : Mozambique : ces centaines de milliers de déplacés qui fuient les attaques djihadistes