Fil d'Ariane
Le régime militaire du Niger issu d'un coup d’État a accusé mercredi la France d'avoir violé la fermeture de l'espace aérien nigérien et "libéré des terroristes", ce qui contitue selon lui "un véritable plan de déstabilisation de notre pays". Paris dément.
Manifestation de soutien le 30 juillet place de la Concertation à Niamey, aux militaires qui ont renversé le président Bazoum.
Les "forces françaises ont fait décoller" N'Djamena, au Tchad, "un avion militaire" à "6H01 locales", indique un communiqué du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) qui a pris le pouvoir au Niger. "Cet aéronef a volontairement coupé tout contact avec le contrôle aérien à l'entrée de notre espace de 6H39 à 11H15 locales", peut-on également lire sur le communiqué.
Paris a fermement démenti les accusations du régime militaire du Niger, selon qui la France a violé l'espace aérien du pays et "libéré des terroristes".
"Le vol effectué ce matin (mercredi) a été autorisé et coordonné avec l'armée nigérienne", a indiqué à l'AFP une source gouvernementale française. "Et aucun terroriste n'a été libéré par les forces françaises", a ajouté cette source.
En effet, dans le même communiqué, le CNSP accuse Paris d'avoir "d'une facon unilatérale libéré des terroristes prisonniers", le mot "terroriste" désignant des djihadistes armés.
Après leur libération, ces djihadistes ont participé à "une réunion de planification" d'une attaque "de positions militaires dans la zone des trois frontières" entre Niger, Burkina Faso et Mali, dans l'ouest nigérien, ajoute le CNSP.
Sans faire de lien direct avec cette "libération" de djihadistes prisonniers, il annonce dans le même communiqué que, mercredi matin, "la position de la garde nationale de Boukou", dans la zone des trois frontières, "a fait l'objet d'une attaque dont "le bilan n'est pas encore établi".
"Nous assistons à un véritable plan de déstabilisation de notre pays", affirme le CNSP, dont le but est de le "discréditer" et de "créer une rupture avec le peuple qui le soutient, de créer un sentiment d'insécurité généralisée".
En conséquence, il est demandé aux Forces de défense et de sécurité (FDS) de "relever leur niveau d'alerte sur l'ensemble du territoire" et "au peuple de rester mobilisé et vigilant".
Ces accusations contre l'ancienne puissance coloniale dans la région, particulièrement prise pour cible depuis le coup d’État du 26 juillet, surviennent à la veille d'un sommet de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) au Nigeria.
Cette organisation, jugée "à la solde" de la France par les militaires ayant pris le pouvoir à Niamey, les a menacés d'une intervention armée en cas d'échec de la diplomatie afin de rétablir dans ses fonctions le président nigérien renversé, Mohamed Bazoum.