Niger : l'Union européenne renforce son aide militaire

L'UE renforcera son appui militaire au Niger pour combattre les groupes djihadistes. Cette aide s'appliquera notamment dans les zones proches du Mali et du Burkina Faso.

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Josep Borrell

Josep Borrell lors d'une conférence de presse à Bruxelles le 15 juin 2023.

AP Photo/Geert Vanden Wijngaert
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Le Niger "sera le premier pays africain" à bénéficier d'une aide européenne afin de doter ses forces en "équipements à caractère létal", principalement des "munitions sophistiquées pour hélicoptères de combats", déclare Josep Borrell, Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, lors d'une conférence de presse à Niamey. Sur la "centaine de millions d'euros" d'aide destinée à la sécurité du pays, cinq millions sont destinés à l'achat des munitions de combats et proviendront du Fonds de la facilité européenne pour la paix, dont bénéficie déjà l'Ukraine, a-t-il précisé.

Le chef de la diplomatie européenne rappelle l'existence des "missions (militaires) au Niger pour soutenir la formation des effectifs, le maillage territorial, la construction de casernes...". Selon lui, l'UE "soutient" le Niger pour son "agenda de consolidation démocratique (...) la bonne gouvernance", ainsi que "la grande capacité" de son armée "à faire face à l'insécurité". Il insiste sur le rôle "stabilisateur" du Niger "au milieu d'une région vulnérable très instable".

"Nouvelle mission de partenariat"

Au Sahel, le Mali et le Burkina Faso sont  dirigés par des militaires arrivés au pouvoir par un coup d'État - respectivement Assimi Goïta et Ibrahim Traoré -, et sont en proie à des violences jihadistes récurrentes. Josep Borrell dit "regretter énormément" la décision du gouvernement malien demandant "le retrait de la Minusma" sur son territoire, inquiet d'une augmentation de l'"insécurité" et du développement du "terrorisme".

"On se retire du Mali, on diminue nos activités au Mali et on lance une nouvelle mission de partenariat au Niger", assure-t-il.  Le 5 juillet, Josep Borrell s'est également entretenu avec le président nigérien Mohamed Bazoum. Il se rendra jeudi à Agadez (nord) pour visiter "des projets d'aide à la sécurité", financés par l'UE.

Le Niger, un des États les plus pauvres au monde, est confronté sur six de ses sept frontières à des bandits armés ou des groupes jihadistes, comme le nigérian Boko Haram dans l'est et d'autres groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l'État islamique au grand Sahara (EIGS) dans l'ouest. Dans sa lutte contre les djihadistes, le Niger bénéficie du soutien de plusieurs pays occidentaux dont la France et les États-Unis, qui y ont des bases militaires. Quelque 1 500 soldats français sont présents dans le pays.