Des centaines de personnes ont manifesté pacifiquement dimanche 18 septembre dans les rues de la capitale nigérienne Niamey. Elles dénoncent la force antijihadiste française Barkhane, installée dans la région. Des slogans pro russes ont été scandés plusieurs fois.
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Barkhane dehors", "
À bas la France", "
Vive Poutine et la Russie" . Tel était le leitmotiv de certains manifestants ce dimanche à Niamey. Le cortège, composé de plusieurs centaines de personnes, a sillonné quelques rues de la capitale. À la fin du parcours, un meeting a été donné devant le siège de l'Assemblée nationale.
"Dégage l'armée française criminelle" ou "
l'armée coloniale Barkhane doit partir", pouvait-on lire sur certaines pancartes dans cette manifestation, autorisée par les autorités municipales de Niamey.
“Nous exigeons le départ immédiat de la force Barkhane au Niger”
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Il y a des slogans anti-français parce que nous exigeons le départ immédiat de la force Barkhane au Niger qui aliène notre souveraineté et qui est en train de déstabiliser le Sahel", a affirmé à l'AFP Seydou Abdoulaye, le coordonnateur du Mouvement M62 qui organise la manifestation.
Vêtu d'un tee-shirt à l'effigie de l'ex-président révolutionnaire du Burkina Faso Thomas Sankara, il a accusé l'ancienne puissance coloniale, d'un "soutien actif" aux "jihadistes qui ont répandu le terrorisme partir du Mali", voisin du Niger et du Burkina Faso.
Certains manifestants arboraient des drapeaux de la Russie, alors que Moscou est soupçonnée de travailler sur place avec le groupe paramilitaire russe Wagner.
Niamey reste un allié de Paris
Quelque 3.000 militaires français sont toujours déployés dans le Sahel - et notamment au Niger, un des principaux alliés de Paris - après leur retrait total du Mali. La force Barkhane avait été chassée par la junte au pouvoir au Mali depuis 2020.
Ces derniers mois, plusieurs manifestations anti-françaises ont eu lieu au Sahel, notamment fin novembre 2021. À cette date, un convoi militaire de Barkhane avait été bloqué et caillassé au Burkina Faso puis au Niger. Trois manifestants avaient été tués à Téra, dans l'ouest du Niger, dans des tirs imputés par le gouvernement nigérien à ses forces ou aux forces françaises.
En avril, les députés nigériens avaient largement voté en faveur d'un texte autorisant le déploiement de forces étrangères sur le territoire, notamment françaises, pour combattre les jihadistes. Le mois dernier, le gouvernement malien avait accusé la France de soutenir des groupes jihadistes, des déclarations "
insultantes" pour Paris.
Attaques meurtrières et vie toujours plus chère
La manifestation de dimanche visait également à protester contre le coût de la vie au Niger. Une récente hausse du gasoil a vite eu des répercussions sur les prix de certaines denrées. Selon des responsables du M62, une autre manifestation a eu lieu dimanche à Dosso, une ville du sud-ouest nigérien.
Le Niger doit faire face aux attaques régulières et meurtrières de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et au groupe État islamique au Sahel dans l'ouest. Dans le sud-est, les groupes Boko Haram et État islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap) revendiquent la plupart des violences commises à l’égard de civils.
Le pays abrite depuis des années plusieurs bases militaires étrangères, française et américaine notamment. Elles sont toutes dédiées à la lutte contre les jihadistes au Sahel.