Niger : qui sont les hommes forts du nouveau régime autour du général Tiani ?

Parmi les militaires qui ont pris le pouvoir avec le général Tiani trois hommes forts émergent : le général Salifou Mody, ministre de la Défense, Mohamed Toumba, ministre de l'Intérieur et Moussa Barmou issu des forces spéciales. Retour sur leur parcours.

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JUNTE NIGER

Images des généraux Mody, Toumba et Barmou, hommes forts du nouveau régime militaire du Niger.

AP/TV5MONDE
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  • Salifou Mody, l'ancien chef d'état major et désormais ministre de la Défense

Il a été le chef d'état major de l'armée nigérienne pendant trois ans de 2020 à 2023. Le président Mohamed Bazoum en avril dernier décide de mettre fin à ses fonctions à la tête de l'armée. Il est alors  remplacé par le général Sidikou Issa. Lot de consolation Salifou Mody est alors promu général de corps d'armée. La présidence de la République précise lors de ce remplacement que cette décision "ne constitue pas une sanction" contre le géneral Salifou Mody.

De 2020 à 2023 alors que Salifou Mody est à la tête de l'armée, les forces nigériennes se modernisent même si elles sublissent de lourdes pertes face aux djihadistes. II fait partie du groupe de militaires qui renversent le président Bazoum ce 26 juillet. Lors de la réunion d'Abuja du 31 juillet la Cédéao condamne le coup d'État et impose rapidement des sanctions contre le nouveau régime du Niger. Les militaires qui ont renversé le régime cherchent des alliés.

Et le nouveau pouvoir militaire envoie une délégation auprès des autres pouvoirs militaires au  Mali et au Burkina. Signe de son influence Salifou Mody est à la tête de cette délégation. Il obtient rapidement à Bamako le soutien du colonel de Assimi Goïta, homme fort du régime malien. Au Burkina il rencontre le capitaine Traoré. Selon le quai d'Orsay, le ministère français des Affaires étrangères, le général nigérien a rencontré à Bamako des membres de la société paramilitaire russe Wagner.

Le nouveau Premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine nomme un nouveau gouvernement composé de 20 ministres dont des civils mais les militaires contrôlent l'appareil sécuritaire. Salifou Mody devient le ministre de la Défense et l'homme fort du gouvernement. 

Lire : les putschistes annoncent la formation d'un gouvernement

  • Mohamed Toumba, général et ministre de l'Intérieur

Le général Mohamed Toumba est l'un des cadres du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP qui a pris le pouvoir). Il est le militaire au nom du CNSP qui a pris la parole devant les 30 000 manifestants favorables au coup d'État dans le stade de Niamey, jour de l'expiration de l'ultimatum fixé par la Cédéao pour une éventuelle intervention armée.

Le général Mohamed Toumba a pris la parole devant la foule pour dénoncer ceux "qui sont tapis dans l'ombre" et qui "sont en train de manigancer la subversion" contre "la marche en avant du Niger". "Nous sommes au courant de leur plan machiavélique".

Ce général expérimenté est un cadre de l'armée. Il a notamment dirigé sous la présidence de Mahamadou Issoufou (2011-2021) les opérations contre Boko Haram. En 2015 lors de Opération "Maï Dounama", du nom d'un empereur de Borno (Nigeria) du 13e siècle plusieurs milliers de soldats nigériens et tchadiens avaient détruit des bases de Boko Haram et tuer plus de 200 djihadistes.

  • Moussa Barmou, un homme qui a travaillé avec les forces américaines au Niger.

C'est le géneral qui dialogue avec la diplomatie américaine. C'est lui que la numéro deux de la diplomatie américaine par intérim Victoria Nuland a rencontré lors de sa visite à Niamey.

La responsable a précisé que le général Barmou était bien au fait de la coopération existant entre le Niger et les Etats-Unis, en raison de son engagement passé dans les forces spéciales. Le Pentagone a déployé plus de 1000 hommes au Niger. Agadez par sa superficie constitue la deuxième base américaine sur le continent africain.

La diplomate américaine a reconnu que les discussions avec Moussa Bourma avaient été "difficiles" tout en précisant que le général Barmou était conscient des dangers que pouvait faire peser sur l'avenir du pays une future présence de Wagner.

Le général Barmou a dirigé les forces spéciales nigériennes qui ont alors profité de la formation de l'armée américaine présente dans la pays