Enlevé en décembre 2012 au Nigeria, Francis Collomp est libre après avoir réussi à s'évader lors d'une opération de l'armée nigériane contre le groupe islamiste qui le détenait. L'annonce de sa "libération" a été faite "avec joie" ce dimanche 17 novembre en fin de matinée par François Hollande. L'ex-otage quitte le Nigéria le soir même pour Paris.
17.11.2013Avec AFPFrancis Collomp, un ingénieur de 63 ans, a profité d'une opération de l'armée nigériane contre le groupe qui le détenait pour s'évader. Il se serait enfui pendant un échange de tirs entre les soldats et des membres du groupe islamiste nigérian, la porte de sa cellule n'étant pas fermée, puis il se serait réfugié dans un poste de police de Kaduna, chef lieu de l'Etat de Kaduna, dans le nord du Nigeria. Le Français avait été enlevé le 19 décembre 2012 par une trentaine d'hommes armés dans l'Etat de Katsina, dans le nord du Nigeria, qui avaient tué deux gardes du corps et un voisin. Ansaru, un groupe islamiste probablement lié à la secte Boko Haram, avait revendiqué l'enlèvement, invoquant notamment le rôle de la France au Mali. Fin septembre, une vidéo de Francis Collomp avait été diffusée par le groupe Ansaru. Barbu et portant un T-shirt blanc, l'otage se présentait comme ingénieur de la société française Vergnet et lisait une déclaration avec un homme armé en arrière-plan.
La famille “bouche bée“
"Je suis restée bouche bée, je ne réalise pas encore, c'est la joie", s'est réjouie auprès de l'AFP Anne-Marie Collomp, l'épouse de l'ex-otage, entourée de sa famille à La Réunion, qui était à la plage lorsque le Quai d'Orsay lui a appris la nouvelle. "Je ne m'y attendais pas du tout, d'autant qu'Ansaru n'a jamais remis en liberté un otage", a réagi le frère de Francis Collomp, Denis, après avoir appris la libération de son frère "de la bouche du président" qui l'a appelé depuis son avion. Il a précisé que l'otage libéré se trouvait à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria. Tout en assurant que la France n'avait "cessé de déployer tous ses efforts pour parvenir à ce dénouement heureux", le président Hollande a exprimé dans un communiqué "toute sa gratitude aux autorités du Nigeria". Il a demandé au ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius "de se rendre immédiatement au Nigeria pour accueillir Francis Collomp."
Trois semaines de rebondissements pour les otages français dans le monde
En moins de trois semaines, le sort des Français enlevés a connu de nombreux rebondissements en Afrique : quatre otages d'Arlit, au Niger, ont été libérés fin octobre après plus de trois ans de détention, mais deux envoyés spéciaux de Radio France internationale (RFI), Ghislaine Dupont et Claude Verlon, ont été enlevés et tués le 2 novembre dans le nord du Mali. Cette semaine, le père Georges Vandenbeusch a été enlevé dans la nuit de mercredi à jeudi dans le nord du Cameroun et probablement emmené au Nigeria voisin. A ce jour, il reste sept otages français dans le monde. "Cela... ne nous fait pas oublier que sept de nos compatriotes sont encore retenus en otage en Syrie, au Mali et au Nigeria", a souligné dimanche le président Hollande en assurant que la France continuerait "inlassablement à travailler pour leur liberté". Outre le père Vandenbeusch, 42 ans, que le groupe Boko Haram affirme détenir, Serge Lazarevic a été enlevé le 24 novembre 2011 dans le nord-est du Mali par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et Gilberto Rodriguez Leal est retenu depuis le 20 novembre 2012, jour de son rapt près de Kayes, dans l'ouest malien. En Syrie, quatre journalistes français sont otages: Didier François, 53 ans, grand reporter à Europe 1, et Edouard Elias, 22 ans, photographe indépendant, depuis le 6 juin, ainsi que Nicolas Hénin, reporter de 37 ans, et Pierre Torrès, photographe de 29 ans, depuis le 22 juin.