Fil d'Ariane
Devant la morgue du petit village de Mbalom, des femmes sont venues pleurer leurs proches... sauvagement assassinés dans une église. Après le drame, des éleveurs nomades, majoritairement musulmans sont pointés du doigt. En représailles, des commerçants musulmans eux aussi sont violemment assassinés par des jeunes dans la ville tout de proche de Makurdi.
Dans cette région, agriculteurs sédentaires, souvent chrétiens et éleveurs s'affrontent régulièrement. Une guerre pastorale ancestrale qui prend, ces derniers mois, une tournure religieuse.
Nous sommes tellement en colère que nous avons besoin de l'intervention de Dieu pour nous aider à calmer la communauté catholique là-bas dans l'Etat de Bénué. Plus encore quand le président de ce pays n'est pas assez sévère avec ces individus commettant ces actes criminels.
Gabriel Osu le porte-parole du diocèse de Lagos
"Si Muhammadu Buhari était actif, ajoute Gabriel Osu le porte-parole du diocèse de Lagos, ces personnes seraient considérées comme des terroristes. Et en plus de les déclarer terroristes, ils les poursuivraient. Tous les jours, ici les gens se sentent démunis."
Après ce double massacre, les parlementaires nigérians ont convoqué le président Mahamadou Buhari à venir s'expliquer devant les élus.
"La principale responsabilité du gouvernement est d'assurer la sécurité des hommes et des biens et, en tant que législature forte du mandat de nos électeurs, nous ne pouvons pas continuer à regarder notre peuple se faire tuer de sang froid", a affirmé le président de la chambre, Yakubu Dogara.
A quelques mois des élections présidentielles, des voix s'élèvent pour dénoncer l'instrumentalisation politiques de ces conflits communautaires.