Elles sont représentées par la MONUSCO, la Mission des Nations unies pour la stabilisation au Congo. Globalement, l'intérêt des puissances occidentales est d'éviter une nouvelle guerre dans le Kivu qui est dans une région très dense, abritant l'une des plus fortes densités de population au monde. A chaque fois qu'il y a un conflit, il y a des femmes et des enfants qui sont tués, soit dans le cadre de dégâts collatéraux, soit dans le cadre de massacres en représaille à des attaques précédentes. Donc la première chose que la communauté internationale veut éviter, c'est une répétition, évidemment du génocide rwandais de 1994 mais aussi, des massacres inter-ethniques, comme ceux commis en 1996/1997 au Nord-Kivu et dans la province du Congo Kinshasa lors de l'avancée des troupes rebelles de Kabila-père aidés par l'armée rwandaise, il y a eu des massacres de dizaines de milliers de Hutus rwandais dans cette région. Et puis il y a eu les grand massacres entre Hema et Lemdu, deux communautés un peu plus au Nord, dans l'Ituri, en 2001/2002, massacres pour lesquels
Thomas Lubanga vient d'être condamné par la Cour pénale Internationale (CPI).
Tout ça est très présent dans les calculs des occidentaux, d'autant plus que l'un des deux chefs du M23, qui en est en tout cas officieusement le chef, Bosco Ntaganda est poursuivi par la CPI pour avoir participé aux massacres de 2001/2002 au côté de Thomas Lunbanga. Du coup, la communauté internationale soutient les FARDC, et donc Joseph Kabila, le président de la RDC. Kabila a un double avantage, celui d'être le chef d'Etat du pays attaqué par une rébellion, et l'avantage d'avoir en face de lui un groupe armé dont le chef militaire principal est un présumé criminel de guerre poursuivi par la CPI.
Cette position assez forte sur les plans politique et diplomatique met le Rwanda en porte-à-faux par rapport à cette affaire, parce que le Rwanda a beau crier qu'il n'a rien à voir avec le M23, il y a quand même
un rapport de l'ONU, publié il y a un mois avec beaucoup de détails, qui accuse les rwandais de soutenir leurs frères Tutsis du M23. Paul Kagamé et sa ministre des affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, ont eu beau se défendre d'un tel soutien,
les Etats-Unis ont réduit leurs aides à l'armée rwandaise, les britanniques également, or, Washington et Londres sont les deux principaux soutiens politiques du régime rwandais. Mais je ne suis pas sûr que le soutien au M23 soit une décision du président rwandais, je pense que tout ça se passe au niveau des officiers de l'armée rwandaise et de ceux du M23, parce qu'il y a une solidarité entre Tutsis rwandais et Tutsis congolais.