Plusieurs personnes peules ont été tuées samedi 23 juin dans un village du centre du Mali. Ce n'est pas la première fois que des membres de cette ethnie sont la cible d'attaques.
Les chiffres diffèrent selon les sources mais les faits restent graves : 32 civils peuls ont été retrouvés morts dans le centre du Mali ce samedi 23 juin, annonce l'association peule Tabila Pullaku. Selon les autorités il n'y aurait que 16 victimes. Les auteurs seraient des hommes présentés comme des chasseurs traditionnels dozos, membres de l'ethnie Dogon.
Selon les témoignages les assaillants ont encerclé le village de Koumaga à l'heure où était sorti le bétail, tuant certains de ses habitants, alors que d'autres -une dizaine- sont depuis portés disparus Ces attaques dans la région sont fréquentes, toujours à l'encontre des Peuls accusés d'être des djihadistes dans une zone marquée par le terrorisme.
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La semaine dernière déjà c'est un charnier qui était découvert dans la région de Mopti. Dans trois fosses communes, les corps de 25 personnes, également peules, étaient mis au jour. Selon Bamako, du personnel de l'armée malienne serait impliqué dans cette affaire.
Ce n'est pas parce qu'on est peul qu'on est djihadiste Abdel Aziz Diallo, président de l'association Tabila Pullaku
La veille de l'attaque de Koumaga, lors d'un conseil de Défense, le président malien Ibrahim Boubakar Keïta insistait sur "le respect des droits de l'Homme par l'ensemble des militaires."
Les Peuls se sentent stigmatisés, abandonnés à leur sort par les autorités. "Ce qui se passe est très grave, déplore Abdel Aziz Diallo, le président de l'association Tabila Pullaku. Il faut éviter les amalgames. Ce n'est pas parce qu'on est peul qu'on est djihadiste" regrette l'homme, en colère contre les autorités qu'il avait prévenu d'une attaque imminente. "C'est seulement après les faits que l'armée malienne s'est rendue brièvement sur les lieux", lâche-t'il.
Le gouvernement a dépêché une mission dans la région, avec à sa tête le ministre de la Réconcilation. Dans cette partie du Mali où des cellules djihadistes, des groupes d'auto-défense autoproclamés et des milices de chasseurs sont actifs, les populations civiles sont prises en étau. Exactions, enlèvements, ou encore assassinats ciblés ou de masse sont fréquents. On dénombre au moins 84 victimes civiles dans la zone depuis seulement quatre mois.