Des dizaines de personnes ont été tués samedi 14 octobre 2017 par un violent attentat à la voiture piégée perpétré devant un hôtel dans un quartier fréquenté de la capitale somalienne, Mogadiscio. L'attaque n'a, pour l'heure, pas été revendiquée.
Un attentat à la bombe devant l'entrée d'un hôtel de Mogadiscio a tué et blessé des dizaines de Somaliens samedi 14 octobre 2017, selon des témoins et des sources sécuritaires qui font état d'une forte explosion.
"De premières informations provenant des services de secours font état de plus de 20 morts gisant sur le bord de la route mais beaucoup d'autres se trouvent sous les décombres de maisons détruites par l'explosion", a affirmé un responsable local, Ibrahim Mohamed. "Il y a eu une forte déflagration causée par un véhicule chargé d'explosifs. Cela s'est produit devant un hôtel près du carrefour K5", a déclaré Mohamed Adan, responsable sécuritaire. Moins de 24 heures plus tard, le bilan reste incertain, mais l'on parle déjà d'une centaine de morts.
"C'était affreux, la bombe a explosé sur une route très fréquentée et a tué beaucoup de personnes. J'ai vu plusieure cadavres, mais je n'ai pu les compter, c'était horrible", a témoigné un habitant, Ismail Yusu. La puissance dévastatrice de l'explosion a aussi surpris les services de secours. "C'est un événement horrible. L'équipe chargée de ramasser les corps ne connaît même pas le nombre de victimes tellement il y en avait", a déclaré Abdukadir Haji Aden, directeur du principal service ambulancier de Mogadiscio.
On n'a jamais vu autant de morts et de destruction. Ils ont ramassé des dizaines de tués et de blessés, et ils continuent.
Abdukadir Haji Aden, directeur du principal service ambulancier de Mogadiscio Des "cadavres partout", "une scène de guerre"
Le carrefour PK5, situé dans le district de Hodan, est un quartier commercial très animé avec ses magasins et ses hôtels. L'explosion s'est produite devant le Safari Hôtel, un établissement populaire mais qui n'est d'ordinaire pas fréquenté par des responsables gouvernementaux. Habituellement, les shebab ciblent plutôt les hôtels dans lesquels résident les responsables officiels.
L'explosion a eu un effet destructeur dans un vaste périmètre autour du Safari.
"C'était la plus violente explosion que j'ai jamais constatée, elle a détruit tous les environs", a déclaré Muhidin Ali, un habitant de Mogadiscio. "
Il y avait des cadavres partout, des blessés criaient et certains étaient sous les décombres de maisons détruites", selon un autre habitant, Fadumo Dahir.
"Tout le quartier ressemble à une scène de guerre", ajoute un témoin, Ahmed Bare.
Pas de revendication pour l'heure
L'attentat n'a pas été revendiqué dans l'immédiat, mais les islamistes somaliens shebab liés à Al-Qaïda lancent fréquemment des attaques et attentats-suicides dans Mogadiscio et ses environs.
Les shebab ont juré la perte du fragile gouvernement central somalien, soutenu par la communauté internationale et par les 22.000 hommes de la force de l'Union africaine (Amisom). Ils ont été chassés de Mogadiscio en août 2011 et ont ensuite perdu l'essentiel de leurs bastions. Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides, souvent dans la capitale, et contre des bases militaires, somaliennes ou étrangères.
L'attentat de samedi a eu lieu un jour après l'annonce de la démission, sans explications, du ministre de la Défense et du chef de l'armée du gouvernement somalien.