"One Forest Summit" : pourquoi la préservation de la forêt du bassin du Congo est un enjeu pour la planète ?

Elle est au cœur des discussions du "One Forest Summit" 2023, le sommet pour la préservation des forêts, qui se tient à Libreville, au Gabon, mercredi 1er et jeudi 2 mars. La forêt du bassin du Congo, souvent appelé le deuxième poumon de la terre, est pourtant bien moins connue que l'Amazonie. Que représente-elle pour la planète ?
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Congo
Un camp de chasse pygmée Mbuti dans la réserve faunique d'Okapi, à l'extérieur de la ville d'Epulu, au Congo.
© Rebecca Blackwell/ AP
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"On ne connaît pas assez la forêt du bassin du Congo, car elle n'est pas suffisamment étudiée. Il n'y a pas de moyens financiers conséquents et nous avons de moins en moins de personnes formées pour le faire.” Elle est moins connue que la forêt amazonienne, et pourtant, le professeur Bonaventure Sonké, professeur à l'université de Yaoundé, rappelle à l'AFP l’importance de la forêt du bassin du Congo, la deuxième plus vaste des forêt pluviales et tropicales de la planète après l’Amazonie. 

Cette année, elle est au cœur du "One Forest Summit", le sommet consacré à la protection des forêts tropicales et au développement économique des pays forestiers. Et pour cause, il se tient ce 1er et 2 mars au Gabon, à Libreville, l'un des six pays sur lequel s'étend la forêt du bassin du Congo.

À (re)lire : "One forest summit", un sommet au Gabon pour la protection des forêts du bassin du Congo

bassin du congo carte
En vert clair, la délimitation du bassin du Congo.

10 % du CO2 capté par les végétaux dans le monde

Derrière l'Amazonie, le bassin du Congo est le deuxième massif forestier et poumon écologique de la planète, avec ses 220 millions d'hectares de forêts répartis à travers plusieurs pays, dont la République démocratique du Congo, le Congo-Brazzaville et le Gabon. La forêt s'étend sur environ 3,7 millions de km². Ce sont plus que les surfaces de l’Inde et de la France réunies.

Le bassin du Congo est aussi un immense puits de carbone et une source de nourriture pour de nombreux êtres humains. Il représente 10 % du CO2 capté par les végétaux dans le monde "Chaque seconde, le Gabon capte 3 tonnes de CO2. On est en bonne voie vers une économie durable", a assuré à l'AFP Lee White, ministre de l'environnement du Gabon en marge du Sommet. Il est un autre source d’alimentation indispensable à plus de 60 millions d’humains.

Une grande biodiversité et une diversité culturelle à préserver 

Gorille de plaine et de montagne, bonobo, chimpanzé, éléphant de forêt, buffle, bongo, okapi, crocodile, poisson tigre goliath ou tortue,... Plus de 415 espèces de mammifères, 11 000 espèces de plantes, 1117 espèces d’oiseaux et près de 1000 espèces de poissons cohabitent dans cette forêt pour la seule partie de la République démocratique du Congo (RDC), selon une étude réalisée par l’ONG de défense de l’environnement, Greenpeace.

30 % d'entre elles sont même uniques à la région selon le Fonds Mondial pour la Nature (WWF). 
 

À (re)voir : Gabon : le One Forest Summit, sommet consacré à la protection des forêts

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La forêt est aussi le lieu de vie de près de 150 groupes ethniques distincts. Parmi eux, des habitants de la région de Baraka, entre le sud de la République Centrafricaine et le nord de la République démocratique du Congo, représentent les plus célèbres chasseurs-cueilleurs de la région. Le mode de vie et le bien-être sont intimement liés à la forêt.

Des espèces menacées et des permis d’exploitation forestière accordés 

Certaines d’entre elles sont menacées par l’activité de l’homme et les effets du réchauffement climatique, entre autres, les éléphants de forêt, les chimpanzés, les bonobos ou encore les gorilles.La chasse et le trafic d’espèces sauvages menacent d’anéantir plusieurs espèces, à travers le commerce de la viande de brousse. Les antilopes et les singes sont des cibles courantes. 

Les permis d’exploitation forestière accordés aux grandes entreprises menacent la stabilité de la forêt. En République démocratique du Congo, entre 2002 et 2008, 15 millions d’hectares (soit l’équivalent d’un quart de la France) ont été affectés à l’exploitation forestière en toute illégalité, selon Greenpeace.

Selon, Marc Ona Essangui, interrogé sur TV5MONDE, fondateur et secrétaire exécutif de Brainforest, une ONG de défense de l'environnement, “le taux d’attribution des permis forestiers de la forêt Congo s’élève aujourd’hui à plus de 80%.” Et ils viennent pour la plupart de l'étranger. "À titre d’exemple, au Gabon, 70% des permis forestiers sont détenus par des exploitants et des revenus d’Asie, argumente l’activiste. Est-ce qu’on peut continuer à préserver nos forêts, en même qu’on continue à attribuer des permis, à qui de droit, voudrait exploiter nos forêts ?

À (re)voir : Gabon : "One Forest Summit", protéger la forêt tropicale

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