"One forest summit", un sommet au Gabon pour la protection des forêts du bassin du Congo

Un sommet consacré à la protection des forêts tropicales s'ouvre ce premier mars 2023 à Libreville au Gabon. Co-oragnisé avec la France, l'objectif de ce sommet est d'améliorer la conservation des forêts dans le monde et de contribuer à la protection du climat et des espèces dans un contexte de dérèglement climatique.
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foret au Gabon
Un éléphant de forêt rare photographié dans la forêt du parc national de Pongara au Gabon, le 12 mars 2020.
(AP Photo/Jérôme Delay)
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Le coup d'envoi du sommet est donné par Lee White, ministre des Eaux et forêts du Gabon, et la secrétaire d'Etat française, Chrysoula Zacharopoulou. 

"Les forêts représentent en potentiel 20 à 30% de la solution au changement climatique qui est d'après moi la plus grande menace qui est devant nous", déclare Lee White, lors de la cérémonie d'ouverture de cet événement  baptisé One Forest Summit.

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"La France va poursuivre et accélérer son effort (…) pour les forêts d'Afrique centrale",  affirme la représentante de La France à la tribune, avant le lancement des conférences et des discussions qui se dérouleront tout au long de la journée.

La promotion de "filières plus durables" pour les produits issus du bois ou de l'agroforesterie et la recherche de financements sont notamment au programme du sommet.  Également, ce dernier vise à promouvoir la coopération scientifique entre les trois grands bassins forestiers mondiaux: la forêt amazonienne, le bassin du Congo et les forêts tropicales d'Asie du Sud-Est.

Le sommet "n'aura pas pour objectif de faire adopter de nouvelles déclarations politiques", prévient l'organisation.  Elle souligne vouloir mettre en application les objectifs fixés par l'Accord de Paris sur le climat (2015) et la COP15 de Montréal sur la biodiversité (2022).

"Urgence de tirer la sonnette d'alarme"

Derrière l'Amazonie, le bassin du Congo est le deuxième massif forestier et poumon écologique de la planète. Il a une superficie de 220 millions d'hectares de forêts répartis à travers plusieurs pays, dont la République démocratique du Congo, le Congo-Brazzaville et le Gabon.

Ce sommet mettra l'accent sur les forêts du Bassin du Congo, selon les organisateurs. Il est "plus qu'important pour tirer la sonnette d'alarme" sur la gestion des écosystèmes forestiers, estime Bonaventure Sonké, professeur à l'université de Yaoundé.

La forêt est l'habitat terrestre le plus riche en matière d'espèces et de biodiversité. Mais, selon les Nations unies, dix millions d'hectares de forêts ont été détruits chaque année entre 2015 et 2020.

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"Environ un tiers des espèces d'Afrique tropicale sont menacées d'extinction. Si l'on continue à ce rythme, cela va s'accroître", prévient Bonaventure Sonké. Il ajoute que "dans la préservation, il faut penser que des êtres humains ont besoin de ces ressources, mais il faut aussi penser à les pérenniser".

Or, pour préserver "il faut connaître la ressource", intime-t-il.  Ce qui n'est pas le cas pour les forets du Bassin du Congo car, "elles ne sont pas suffisamment étudiées (...)". Ce, pour cause de "moyens financiers conséquents" et  de "personnes formées pour le faire", contrairement à la forêt amazonienne "parce qu'on y a mis les moyens".

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Le Gabon est situé au cœur de la forêt tropicale d'Afrique centrale et couvert à 88% de forêts. Le pays d'accueil du sommet est le premier Etat africain à avoir été rémunéré pour la protection de ses forêts grâce aux crédits carbone. Un outil qui était au cœur des discussions de la COP27 sur le climat.

"On absorbe environ 100 millions de tonnes de CO2 net par an. Chaque seconde, le Gabon capte 3 tonnes de CO2. On est en bonne voie vers une économie durable", assure à l'AFP Lee White en marge de l'événement.
bassin du congo carte
En vert clair, la délimitation du bassin du Congo.
Un tiers de la population vivait sous le seuil de pauvreté en 2017. Le Gabon dit vouloir allier développement industriel et gestion durable de ses ressources naturelles pour sortir de sa dépendance au pétrole.

D'ici à 2030, le pays s'est engagé à sanctuariser 30% de son territoire en aires protégées (mer, terre et eaux douces).

Emmanuel Macron n'est pas le bienvenu

Le président français Emmanuel Macron est attendu à Libreville mercredi dans la soirée. Des chefs d'Etats africains feront aussi le déplacements. Entre autres, le président du  Congo-Brazzaville Denis Sassou-Nguesso, celui de la République centrafricaine Faustin Archange Touadéra  et le  président du conseil de transition de la République du Tchad  Mahamat Idriss Déby Itno.  À noter cependant l'absence de dirigeants d'Amérique latine.

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Si l'organisation d'un tel sommet est jugée pertinente, Emmanuel Macron, en revanche, n'est pas le bienvenu. Sa venue- au début d'une tournée en Afrique centrale - est  décriée par une partie de l'opposition politique et de la société civile alors que le pays s'apprête à élire cette année un nouveau président.