Fil d'Ariane
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A cette heure-là de la matinée, Bobi Wine se croit libre. Le tribunal militaire de Gulu, dans le nord de l'Ouganda, vient de lever les charges de "possession illégale d'armes" qui pesaient contre lui.
Emu, celui qui s'est imposé comme le porte-parole de la jeunesse de son pays, sort triomphal... mais boitillant, et visiblement affaibli.
Son avocat accuse les forces de sécurité de l'avoir brutalisé en détention. Mais quelques minutes plus tard, Bobi Wine se retrouve devant un autre juge - civil lui - qui lui signifie qu'il retourne en prison.
Et ce jusqu'au 30 août, date à laquelle il comparaîtra, avec une trentaine d'autres personnes, pour trahison cette fois.
Depuis qu'il a été élu député, en 2017, l'artiste de 36 ans est devenu l'un des plus virulents détracteurs du président Yoweri Museveni. Son arrestation remonte au 14 août. Elle a eu lieu, à Arua, dans le nord-ouest du pays, et fait suite à un incident, au cours duquel des partisans de l'opposition ont jeté des pierres sur le convoi du chef de l'Etat en déplacement dans la région.
Le sort de Bobi Wine mobilise... au Kenya surtout.
"Museveni a peur de Bobi Wine qui est un homme. Mais Bobi Wine est plus qu'un individu, c'est une idée, celle du pouvoir au peuple. Et le pouvoir au peuple ne peut pas être arrêté, il ne peut pas être emprisonné. On ne peut pas emprisonner les idées, on ne peut pas tuer les idées !" s'insurge Boniface Mwangi, activiste kenyan.
Plus facile de manifester ici qu'en Ouganda même. En début de semaine, des défilés ont été violemment réprimés à Kampala. Alors les Kenyans, solidaires, multiplient les intiatives, comme un concert de soutien ce mercredi.
Des artistes de renommée internationale, comme Angélique Kidjo, ont aussi signé une tribune pour exiger la libération de Bobi Wine.