Le virus Ebola a fait une deuxième victime dans l'ouest de l'Ouganda, a-t-on appris jeudi 13 juin auprès d'une source sanitaire. Cette dernière précise qu'il s'agit de la grand-mère d'un enfant de 5 ans décédé dans la nuit de mardi à mercredi du même virus.
"Un deuxième patient atteint d'Ebola, qui se trouvait dans l'unité de mise en quarantaine, est décédé hier soir", a déclaré à l'AFP un responsable du ministère ougandais de la Santé sous couvert d'anonymat. La personne décédée, âgée de 50 ans, est la grand-mère du garçon de 5 ans qui était mort la veille, a-t-il précisé.
Les deux victimes avaient assisté avec d'autres membres de la famille aux obsèques en République démocratique du Congo (RDC) d'une personne décédée d'Ebola. Toute la famille était rentrée en Ouganda, où le ministère de la Santé les avait placés en quarantaine après avoir diagnostiqué une contamination de deux enfants de 5 et 3 ans et de leur grand-mère de 50 ans.
Huit autres personnes qui ont été en contact avec les victimes ont également été placées en observation à l'isolement.
De ces trois premiers cas de contamination enregistrés, deux sont donc décédés, selon les autorités ougandaises qui ont détermniné les condition d'enterrement des victimes à Bwera, dans le district de Kasese, frontalier de la RD Congo.
Toutes les personnes concernées, ainsi que le personnel de santé qui s'est occupé de leur cas, devaient recevoir vendredi un nouveau vaccin visant à les protéger du virus, a indiqué le ministère ougandais de la Santé.
Selon l'OMS, l'Ouganda a déjà vacciné près de 4.700 membres du personnel de santé avec ce vaccin expérimental. Le pays s'est placé en état d'alerte depuis le début de l'épidémie en août 2018 dans l'est de la RDC, où plus de 2.000 cas d'Ebola ont été enregistrés. Les deux tiers de ces malades sont morts.
Ebola, c'est quoi ? Comment le virus se transmet ? (Par Christian Eboulé)
Le virus Ebola se transmet à l’homme par les chauves-souris ou encore les singes infectés dans les forêts tropicales, après contact avec du sang, des sécrétions ou d’autres liquides biologiques. Il se propage ensuite entre humains par les mêmes liquides biologiques - sang, sécrétions, transpiration, sperme -, soit par contact direct, soit à travers des matériaux contaminés - drap, matelas, etc...
Le virus ne se transmet pas par voie aérienne. En dehors de son réservoir naturel ou humain, il a une durée de vie très limitée, et peut être facilement détruit, notamment par le chlore. Dans un contexte d’épidémie, il faut respecter des mesures d’hygiène strictes : lavage des mains et des matériaux potentiellement contaminés, avec une solution d’eau chlorée à 0,05%. Le matériel à usage unique doit être systématiquement brûlé, et remplacé par du neuf. Les contacts interhumains sont fortement déconseillés ; et tous ceux qui approchent des personnes ou du matériel infectés - soignants, hygiénistes… - doivent se protéger avec des gants ou des équipements de protection individuelle. La consommation et la manipulation d’animaux sauvages est également interdite.
Une personne infectée n’est contagieuse que lorsqu’elle présente les premiers symptômes - entre le 2ème et le 21ème jour, après la contamination. Ces symptômes sont : une fatigue fébrile, des douleurs musculaires, des maux de tête et un mal de gorge. Très souvent, ils sont suivis de vomissements, diarrhées, insuffisance rénale, et dans certains cas d’hémorragies. Dès l’apparition de ces symptômes, il faut arrêter tout contact avec son entourage et se rendre dans la structure de santé le plus proche.