Fil d'Ariane
Les ministres de la santé de onze pays africains s'engagent à "mettre fin aux décès dus au paludisme" d'ici 2030. C’est ce qu’ils annoncent dans une déclaration signée mercredi 6 mars à l'issue d'une conférence de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui s’est tenue à Yaoundé au Cameroun. Le nombre de cas dans la région africaine est passé de 218 millions à 233 millions entre 2019 et 2022.
Village de Tomali au Malawi, le 11 décembre 2019. Des responsables de santé vont administrer à la population locale un vaccin contre le paludisme.
Les États signataires de la déclaration assurent vouloir mobiliser une "volonté politique de réduire la mortalité due au paludisme" mais aussi un "financement national et international plus important." "Le financement de la lutte contre le paludisme à l'échelle mondiale est également insuffisant" souligne l'OMS, avec un budget de 4,1 milliards, soit "un peu plus de la moitié du budget nécessaire."
"Personne ne devrait mourir du paludisme, compte tenu des outils et des systèmes disponibles", explique la déclaration. Elle est signée par les ministres de la Santé du Burkina Faso, du Cameroun, du Ghana, du Mali, du Mozambique, du Niger, du Nigeria, de l'Ouganda, de la République démocratique du Congo, du Soudan et de la Tanzanie.
Ces onze pays sont parmi les plus touchés par la maladie en Afrique, région dans laquelle surviennent 95% des décès, selon l'OMS.
Fin janvier, le Cameroun avait lancé la première campagne mondiale de vaccination à grande échelle contre le paludisme, coordonnée par l'OMS et financée par l'Alliance du vaccin Gavi.
L'injection antipaludique est proposée gratuitement, selon le gouvernement, et systématiquement à tous les enfants de moins de six mois, en même temps que les autres vaccins classiques.
Un rôle "complémentaire qui s'ajoute aux autres moyens de lutte", comme les moustiquaires imprégnées ou les traitements préventifs médicamenteux selon Malachie Manaouda, ministre de la Santé du Cameroun.