La nomination de Robert Mugabe comme ambassadeur de bonne volonté de l'Organisation Mondiale de la Santé, a fait scandale. Le président du Zimbabwe dirige le pays d'une main de fer depuis 37 ans. Devant le tollé, l'OMS a finalement décidé d'annuler cette nomination.
Robert Mugabe est à la tête du Zimbabwe depuis bientôt 40 ans, sa carrière d'ambassadeur de l'Organisation mondiale de la santé, elle, aura été expresse : quatre jours seulement. Le directeur de l'OMS, l'Éthiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus a cédé sous la pression.
Mercredi, il avait demandé à l'autoritaire président du Zimbabwe de servir comme ambassadeur de bonne volonté pour lutter en Afrique contre les maladies non transmissibles, comme l'asthme et les attaques cardiaques. La décision a été très mal accueillie par plusieurs pays membres de l'OMS : les États-Unis, la Grande-Bretagne et le Canada.
"Honnêtement, quand j'ai entendu qu'on avait nommé Robert Mugabe à ce poste, j'ai pensé que c'était un mauvais poisson d'avril. C'est ridicule de penser que cette personne pourrait être un ambassadeur de bonne volonté pour un organisme international comme l'OMS", a déclaré le Premier ministre canadien, Justin Trudeau.
Indignation des ONG et de l'opposition
Comme beaucoup d'autres services publics au Zimbabwe, l'hôpital s'est effondré. La plupart des établissements manquent de médicaments et d'équipements ; Régulièrement, les salaires des infirmières et des médecins ne sont pas versés.
Sur Twitter, le militant zimbabwéen et avocat des droits de l'homme, Doug Coltart, a dénoncé cette nomination : "L'homme qui prend l'avion pour Singapour pour un traitement médical parce qu'il a détruit le système de santé du Zimbabwe est l'ambassadeur de bonne volonté de l'OMS".
Le principal parti d'opposition, le MDC, a estimé que cette nomination était "risible". "Le système de santé du Zimbabwe est dans un état chaotique, c'est une insulte", a déclaré à l'AFP son porte-parole, Obert Gutu. "Mugabe a cassé notre système de santé. Lui et sa famille vont à Singapour se faire soigner après avoir laissé nos hôpitaux publics s'effondrer".
À 93 ans, Robert Mugabe a une santé de plus en plus fragile et se rend souvent à l'étranger pour des soins. Pour justifier sa nomination, le directeur général de l'OMS avait invoqué les efforts du Zimbabwe contre les maladies non transmissibles et le tabac.